41 manifestants ont été tués vendredi à Sanaa lors de tirs entre manifestants et forces de l’ordre.
Les manifestations réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh se sont multipliées au Yémen depuis la fin janvier mais celui-ci refuse de céder.
Le président yéménite a déclaré l’état d’urgence vendredi après-midi. Il s’agit de la journée la plus sanglante depuis le début de la contestation en janvier contre le président Saleh.
Selon des témoins cités par l’AFP, des partisans du régime ont ouvert le feu vendredi matin à Sanaa, depuis les toits des immeubles proches de la place de l’université. Ils ont fait au moins 41 morts et une centaine de blessés, selon des médecins.
Les manifestants scandaient "le peuple veut la chute du régime" et un grand nombre d’entre eux brandissaient des cartons jaunes, à l’initiative d’un groupe de jeunes qui avait appelé cette journée "vendredi de l’avertissement".
Un sit-in permanent est organisé sur cette place depuis le 21 février, pour réclamer le départ du président.
Les opposants ont accusé le régime d’avoir commis "un massacre".
Dans ce climat de protestation et alors que son pays vient d’envoyer des troupes au Bahreïn voisin, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a assuré que les forces de sécurité feraient face à ceux qui porteraient "atteinte" au royaume.
Le président yéménite, au pouvoir depuis 32 ans, est confronté depuis des semaines à un mouvement de contestation inspiré des soulèvements populaires tunisien et égyptien. La contestation regroupe des courants disparates, opposition parlementaire, tribus, séparatistes sudistes.