« Est-ce tu es vraiment sûr que ça ne t’embête pas de m’avancer sur mon salaire les 38 000 euros ? Dis-mois, sinon j’ai une autre solution "le Crédit LOG", il faut absolument que je déménage la fin de la semaine prochaine. »
C’est une partie du texte envoyé par mail par le journaliste français Vincent Hervouët le jeudi 22 avril 2010 à Ahmed Charai, agent de la DGED marocaine.
Six jours plus tard, Hervouët cherche à encaisser l’argent en toute discrétion. « Ahmed, Je préfère que tu me remets toi même l’avance sur salaire, ne l’envoie surtout pas avec une autre personne », dit-il dans un l’email envoyé le 28 avril 2010.
Une partie de la mission confiée à Hervouët par son contact marocain semble avoir trait au MAK (Mouvement Autonomie Kabylie). Le journaliste signale dans le premier email qu’il a parlé « du sérieux de ce MAK » avec son « big boss ».
Mais dans un email du 21 avril 2010, Hervouët semblait très sceptique sur le succès de la formation d’un gouvernement en exil pour la Kabylie. « Cela me paraît mal parti : même les agences de presse spécialisées ne disent pas un mot de cette conférence de presse. Pas une dépêche ! Pas une ligne. Pas un mot nulle part de la proclamation d’un gouvernement en exil... Rien non plus sur les manifestations d’hier. Silence éloquent », dit-il.
Dans un email daté du 7 décembre 2011, Hervouët signale qu’il va parler des deux français kidnappés au Mali et va dire que ses kidnappeurs sont des combattants d’AQMI et qu’ils « viennent du camp du Polisario » :
« Je voulais te dire que ce soir, je vais parler des kidnappeurs des deux Français au Mali qui s’avèrent être bien des types d’AQMI et qui viennent des camps du Polisario... »
Chris Coleman met à disposition de ses lecteurs les emails envoyés par Hervouët à Ahmed Charai qui les a transférés au patron de la DGED, Yassine Mansouri.