En 1989, vous étiez une figure admirée de la lutte contre la dictature communiste. Aujourd’hui, on vous accuse d’être un dictateur. En quoi êtes-vous différent du Viktor Orban de 1989 ?
Aujourd’hui, j’ai cinq enfants, c’est la principale différence ! En 1989, l’heure était aux idées et aux grands élans. Le débat ne portait pas encore sur la politique réelle. Nous étions à mi-chemin entre la politique et la littérature... Après 1989, la question s’est posée : allions-nous retourner à nos métiers respectifs, dans une société libre, ou intégrer la vie politique ? J’ai décidé de me présenter aux élections. A partir de ce moment, il ne s’agissait plus d’organiser des mouvements pour la libération nationale, mais de savoir comment gouverner.
Avez-vous changé idéologiquement ?
L’idéologie ne m’intéresse plus, ce sont les valeurs qui comptent. Elles n’ont pas changé. Cette nation est une nation de combattants de la liberté, ceux de 1848 contre la domination des Habsbourg et aussi ceux de 1956, contre l’occupation soviétique. J’appartiens à cette tradition-là.
La souveraineté nationale est aussi très importante, même si dans la pratique c’est compliqué, car nous vivons dans un monde interdépendant. L’engagement est une autre valeur importante. Je n’aime pas la politique élitiste et aristocratique. Je préfère l’approche plébéienne. Les gens doivent être impliqués dans la vie politique. C’est très important.
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