Ce matin, en gare Saint-Charles, déploiement de forces comme jamais au départ du train 6112 de 9h28, un TGV qui relie Marseille à Paris via Aix-en-Provence et Avignon. Contrôleurs SNCF sur leur 31, policiers en force et militaires, des chasseurs alpins notamment, en apparence armés jusqu’aux dents...
Vérification des billets pour tous, d’identité pour certains et des bagages parfois. L’ambiance est légèrement électrique... Vigipirate est passé à un cran supérieur. "Une opération spéciale de filtrage et de sécurisation a été décidée pour ce train", explique un contrôleur, talkie-walkie en main. Il distribue même étiquettes et horaires, comme pour une opération de promotion. "Il faut bien qu’ils se montrent un peu...", confie à bord un agent de la SNCF sourire en coin.
Hélas, il est vrai que tout ceci ressemble surtout à beaucoup de poudre aux yeux. Explications : après un départ avec cinq petites minutes de retard, nous voici à 9h48 à Aix-TGV. Là, les nombreux passagers qui montent à bord dans cette gare pénètrent dans le 6112 comme dans une auberge espagnole sans avoir subi le moindre contrôle. Trois minutes plus tard, ciao le Plateau de l’Arbois. Idem à 10h10 à Avignon où, pendant cinq minutes c’est un festival d’allées et venues. Même pas peur...
Notre ex-préfet de police, Bernard Squarcini, désormais au sommet de la sécurité intérieure, devrait reconsidérer certaines de ces opérations théâtrales qui inquiètent plus qu’elles ne rassurent. Car elles excitent forcément les convoitises des potentiels fauteurs de troubles et n’apportent pas de réponse, si ce n’est globale, tout au moins sérieuse, à l’insécurité dans laquelle baigne, nous dit-on, aujourd’hui la France.
Le TGV 6112 devait rejoindre, en roulant sans encombre jusqu’à 300km/h, Paris-Gare de Lyon à 12h45. Il l’a fait à exactement 12h50.