C’est le pays qui depuis dix ans a reçu le plus de fonds européens et c’est le premier grand pays (plus de 40 millions d’habitants) à être désormais gouverné par une force explicitement anti-européenne. La victoire très large, hier, du parti Droit et Justice (PiS) aux élections législatives polonaises confirme plusieurs tendances lourdes actuellement à l’œuvre en Europe.
La première conséquence, c’est qu’en matière de politique migratoire, un bloc des anciens pays de l’Est, devenus membres de l’Union européenne, est en train de se constituer. La victoire du PiS augure d’un rapprochement avec la Hongrie et la Slovaquie dans leur opposition à la redistribution des migrants dans les différents États de l’Union européenne. Les divisions sur cette épineuse question risquent d’aller croissant au sein de l’UE, qui est parvenue à trouver un terrain d’entente avec les pays d’Europe centrale et orientale lors d’un mini-sommet, dimanche à Bruxelles.
La seconde conséquence, c’est que la ligne polonaise vis-à-vis de la Russie va se durcir. À un moment où les partenaires européens, l’Allemagne et la France notamment qui sont à la manœuvre sur la crise ukrainienne, tentent de trouver une voie médiane dans le dialogue avec Poutine, la forte affirmation de la droite polonaise va rendre plus difficile toute médiation. Le PiS est favorable à une réaction plus musclée de la part de l’Otan vis-à-vis de Moscou.
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Illustration : Jaroslaw Kaczynski, leader du parti Droit et Justice et frère jumeau de l’ancien président Lech Kaczynski, tué en 2010 dans un accident d’avion en Russie.