Les Européens ont décidé de surveiller le comportement des Russes en Arctique. L’idée de fonder une mini-OTAN arctique sera débattue au sommet nord-européen qui s’ouvre mercredi à Londres. Selon les analystes, les activités de l’Europe du Nord s’expliquent par l’intérêt international croissant pour l’Arctique et pour ses ressources naturelles.
Le sommet se déroulera pour la première fois en Grande-Bretagne. Les pourparlers ont pour but de renforcer les liens économiques et sociaux entre les pays membres (Grande-Bretagne, Islande, Suède, Danemark, Finlande, Norvège, Estonie, Lettonie et Lituanie). Cependant, le premier ministre britannique, David Cameron s’entretiendra avec ses homologues sur le projet de créer une alliance militaire.
L’idée d’alliance du Nord est débattue depuis longtemps. L’historien suédois Gunnar Wetterberg a formulé en 2009 le projet de fonder une Fédération nordique unie. Le professeur explique dans son livre que la Fédération serait une sorte de « Suisse scandinave » ou d’« Etats-Unis scandinaves ». Dans son projet, la politique extérieure, la défense et une partie des prérogatives économiques seraient transférées aux organismes fédéraux. La Fédération regrouperait alors la péninsule scandinave, les îles Féroé et Aland ainsi que le Groenland.
L’idée a été également développée par l’ex-ministre norvégien de la Défense, Thorvald Stoltenberg, le père de l’actuel Premier ministre, Jens Stoltenberg. Il a conçu en 2009 le Pacte nordique. Le projet suppose la fondation d’une « mini-OTAN » pour la Scandinavie et l’Arctique. L’alliance regrouperait les forces militaires et de gardes-frontière, les services de renseignement conjoints, le centre de protection contre les cybers attaques ainsi qu’un système de coordination en Arctique. La composition serait sans doute élargie.
Les initiateurs du projet ne cachent pas le fait que l’idée d’une Alliance militaire du Nord est une réponse aux efforts russes de prospection sur le plateau continental arctique. Selon les experts, l’Arctique recèle près de 25% des réserves mondiales de pétrole sans parler d’autres richesses naturelles. La "Voix de la Russie" s’est entretenue avec le rédacteur en chef de la revue « La Russie dans la politique globale », Fedor Loukianov :
« Cela provient en premier lieu de la situation tendue autour de l’Arctique. C’est une région de plus en plus importante suscitant toutes sortes de spéculations, à mon avis, infondées car il n’y aura pas de confrontation armée pour l’Arctique. Néanmoins, tant que ce sujet sera débattu, de nouvelles structures de type « mini-OTAN » seront inventées. Il est peu probable que la Russie se montre préoccupée par ce sujet ».