Le rendez-vous aura lieu en haute mer, sans doute dans la journée du samedi 29 mai. Une flottille de sept navires devrait se heurter à la marine israélienne qui entend l’empêcher d’accéder à Gaza pour y livrer de l’aide humanitaire.
Les navires affrétés par des organisations pro-palestiniennes notamment européennes et turques veulent briser le blocus terrestre maritime et aérien imposé par Israël (ainsi que par l’Egypte sur les 14 kilomètres de sa frontière commune avec la bande de Gaza). Ce n’est pas la première fois que des bateaux tentent de rompre le blocus maritime.
En 2008, à plusieurs reprises, des embarcations avec à leur bord des personnalités politiques et des journalistes convoyant des vivres et des médicaments ont pu accéder au port de Gaza. Ce blocus a été instauré après la prise de contrôle de l’étroite bande de terre par le Hamas, en juin 2007. Il réduit au minimum l’approvisionnement de Gaza et pèse lourdement sur une économie en pleine décroissance.
Les 10 000 tonnes de fret chargées à bord de la flottille (dont des maisons préfabriquées et des fauteuils pour handicapés) sont loin de pouvoir répondre aux besoins de Gaza. En dépit d’une légère amélioration enregistrée depuis quelques mois (une plus grande diversification des produits autorisés par Israël), la moyenne hebdomadaire des camions franchissant le point de passage de Kerem Shalom reste très inférieure à celle en vigueur avant juin 2007 (540 contre 2807 selon les Nations unies).
Le trafic via les tunnels creusés sous la frontière avec l’Egypte a joué jusqu’à présent un rôle d’amortisseur mais la construction d’un mur d’acier enfoui en profondeur côté égyptien, officiellement pour empêcher un approvisionnement en armes, menace cette économie informelle que contrôle le Hamas.
Le défi lancé par la flottille à Israël qui prévoit l’arraisonnement des navires s’ils refusent de se rendre au port d’Ashdod pour y décharger leur aide est surtout symbolique, un an et demi après l’offensive meurtrière menée par l’armée israélienne contre le Hamas du 27 décembre 2008 au 17 janvier 2009. Plutôt qu’une escarmouche navale, c’est bien une bataille d’images qui risque d’être livrée au large de Gaza.