Outre-Atlantique, la guerre de la communication tient le haut de l’affiche, opposant par slogans interposés les militants va-t’en-guerre du sionisme aux défenseurs pacifiques de la souveraineté palestinienne, et ce depuis que Pamela Gellar, l’acharnée du mouvement antimusulmans, a lancé les hostilités, en septembre dernier, dans le métro de New York entièrement recouvert de la haine inextinguible de l’islam.
- « Les contribuables américains ont payé 670 millions d’armes pour Israël entre 2000 et 2009. Durant ces années, l’armée israélienne a tué au moins 2 960 Palestiniens non-armés. » « Les armes à destination d’Israël ont un prix. Mettons un terme aux 30 milliards de dollars d’aide militaire à Israël. »
Dans des tonalités radicalement antagonistes et qui se faisaient un devoir de l’être, des campagnes musulmanes ont fait le même choix des armes, afin de contrer les terribles méfaits de la propagande signée Gellar, dont l’impunité pour électriser les foules est, elle, une vraie source d’effroi.
Ainsi, la campagne « My Jihad », conçue par l’influente association des relations américano-islamiques (CAIR), a habillé de sa pédagogie des bus et des trains qui avaient fière allure en revalorisant un concept islamique vertueux, outrageusement diabolisé par la campagne qui a fait trembler les sous-sols de Big Apple en appelant à « soutenir Israël et à faire échouer le jihad », sans parler de celle qui s’ensuivit, faisant renaître de ses cendres le World Trade Center en flammes, avec en guise d’accroche tétanisante un verset du Coran.
Aujourd’hui, une nouvelle campagne attire tous les regards et risque même d’être foudroyée du regard par l’incontournable lobby pro-israélien, l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), avant de déchaîner les foudres de ses hauts dignitaires.
Mettre fin à l’occupation israélienne et exiger que les États-Unis cessent d’être le généreux mécène de l’État hébreu à hauteur de 30 milliards de dollars par an pour contribuer à l’effort de guerre, on pouvait difficilement trouver slogan plus percutant, à l’heure où le congrès annuel de l’AIPAC bat son plein !
« Au moment où il est question de faire des coupes sombres dans les programmes destinés aux plus nécessiteux, il est indécent que l’AIPAC fasse pression sur le Congrès en vue d’obtenir toujours plus d’argent pour l’aide militaire à Israël, d’autant plus que ces armes américaines sont utilisées par Israël – en violation des lois des États-Unis – pour piétiner les droits des Palestiniens », a déclaré Josh Ruebner, directeur national de cette vaste campagne américaine, qui va s’exposer sur un camion, à la vue de tous les contribuables de Washington, son cœur de cible essentiel.
Cette campagne aura-t-elle l’impact espéré par ses concepteurs ? En attendant qu’un baromètre d’image en mesure l’efficacité, la conférence de l’AIPAC crée l’événement cette année, puisque ni Barack Obama, ni Benjamin Netanyahu, n’y assisteront. Une grande première en sept ans… Toutefois, sa feuille de route, faite de pressions et d’incursions dans le sérail politique, ne dévie pas de son cap : le congrès de l’AIPAC se concentrera sur la stratégie à adopter pour influer sur le Congrès américain en vue de désigner Israël comme « l’allié stratégique majeur » des États-Unis, et faire voter un projet de loi qui conférera à la terre promise un statut privilégié, unique au monde et dans les annales américaines.
Cela vaudra bien une nouvelle campagne d’indignation nationale, placée sous le signe de la salubrité publique…