La possibilité d’une nouvelle guerre américaine a augmenté la semaine dernière lorsque l’administration Obama a sévèrement critiqué à la fois la Chine et l’Iran. Le premier acte d’agression a été lancé par la Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, qui a « averti » la Chine qu’elle devait soutenir des sanctions économiques drastiques contre l’Iran (ce qui constituerait un acte de guerre).
Clinton a dit : « La Chine sera soumise à une forte pression pour qu’elle reconnaisse l’effet déstabilisateur qu’aurait un Iran nucléarisé, qui fournit une part significative de son pétrole. »
Ceci implique que la Chine sera coupée d’une source majeure d’énergie si elle ne soutient pas la politique étrangère des Etats-Unis – ce qui équivaut encore une fois à un acte de guerre.
Une provocation militaire plus directe a eu lieu peu de temps après lorsqu’Obama a autorisé la concrétisation d’un accord militaire, datant de l’époque Bush, avec Taiwan, une petite île au large de la Chine continentale et que la Chine considère comme faisant partie de son territoire. Taiwan est un état vassal des Etats-Unis depuis la défaite des forces nationalistes qui ont fui la Chine au lendemain de la révolution de 1949. Depuis, Taiwain a été le bastion des intrigues et agitations anti-chinoises des Etats-Unis. Obama a récemment augmenté la pression en approuvant une vente de 6,4 milliards de dollars d’armes à Taiwan, dont : « … 60 hélicoptères Black Hawk, des missiles d’interception Patriot , des missiles Harpoon qui peuvent être employés sur terre ou sur mer, et deux navires démineurs rénovés » (New York Times, 30 janv. 2010)
Le même article cite un officiel du gouvernement chinois qui qualifie, à juste titre, cette vente d’armes d’ « …ingérence flagrante dans les affaires intérieures chinoises, (et) une grave atteinte à la sécurité nationale de la Chine… » En 1962, lorsque l’URSS a fournit des missiles à Cuba, située au large de la Floride, les Etats-Unis ont interprété ce geste comme un acte de guerre.
La réaction de la Chine à la vente d’armes à Taiwan a été sévère, et s’est traduite par l’imposition « d’un éventail exceptionnellement large de mesures de représailles… dont des sanctions contre les compagnies US qui fournissent le matériel de cette vente. » Ces fabricants d’armes US sont des multinationales géantes qui exercent une influence politique énorme sur l’administration Obama et vont probablement pousser le gouvernement des Etats-Unis à réagir avec encore plus d’agressivité.
La politique d’Obama envers la Chine s’est révelée beaucoup plus agressive que celle de Bush. Lors de sa campagne électorale, Obama avait promis une politique étrangère plus pacifique. Ses propos résonnent à présent comme une farce. La même politique hypocrite est employée en Amérique du Sud, où il avait promis une « non intervention » puis a aussitôt entrepris de construire des bases militaires en Colombie prés de la frontière vénézuélienne, tout en donnant le feu vert au coup d’état au Honduras.
Hillary Clinton a menacé aussi la Chine au sujet de la censure sur Internet la semaine dernière, tandis qu’Obama prenait soin de provoquer la Chine en rencontrant le Dalaï Lama qui milite pour la fin de l’influence chinoise au Tibet.
Encore présents dans tous les esprits, on se souvient aussi de la récente escarmouche commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, lorsqu’Obama a imposé des droits de douane sur les importations chinoises : la Chine a riposté en imposant des mesures protectionnistes contre des compagnies US, ce qui nous amène directement au cœur du sujet.
L’attitude du gouvernement des Etats-Unis envers la Chine n’a rien à voir avec le Dalai Lama, la censure sur Internet ou les droits de l’homme. Ces excuses ne servent qu’à délivrer quelques coups diplomatiques dans le cadre d’un conflit géopolitique plus large. Les sociétés chinoises, profitant du déclin des milieux d’affaires US, connaissent une rapide expansion et Obama, pour contrer ce dynamisme, emploie une variété de mesures qui mènent toutes sur le chemin de la guerre.
Hier, ce grand échiquier de manœuvres commerciales et militaires a connu un face-à-face dangereux lorsque les militaires US ont provoqué l’Iran. Le New York Times explique : « Selon des officiels du gouvernement et de l’armée, l’administration Obama accélère le déploient de nouvelles défenses contre d’éventuelles attaques de missiles de l’Iran dans le Golfe Persique, en plaçant des navires spéciaux (navires de guerre) au large des côtes iraniennes et des systèmes antimissiles dans au moins quatre pays arabes (autour). » (30 janvier 2010)
Le même article cite le Général US Petraeus qui admet que « … les Etats-Unis maintiennent des croiseurs Aegis en patrouille dans le Golfe persique (la frontière iranienne) 24/24h. Ces croiseurs sont équipés de radars et de systèmes antimissiles modernes destinés à intercepter les missiles de moyenne portée. » L’Iran sait parfaitement que les « systèmes antimissiles » sont tout à fait capables de passer en mode offensif – leur véritable objectif.
L’Iran est totalement encerclé par des pays occupés par l’armée US, soit des pays soumis à une occupation militaire massive - comme l’Irak et l’Afghanistan - soit des états marionnettes qui hébergent des bases militaires US. Contrairement aux déclarations du Président Obama, l’Iran est déjà "contenu" sur le plan militaire. Le gouvernement iranien, aussi répressif soit-il, a tous les droits de se défendre dans ces conditions.
Il est possible que les actions agressives des Etats-Unis finissent par pousser l’Iran à une action militaire, fournissant ainsi le pretexte d’une « légitime défense » à l’armée US qui n’attend que ça, afin d’apaiser la colère de l’opinion publique américaine.
Un autre article du New York Times expose les points de vues sur l’Iran qui sont partagés par les Démocrates et les Républicains. Selon cet article : « il est temps que le Président Obama et d’autres dirigeants fassent monter la pression par des sanctions plus strictes » et « Si le Conseil de Sécurité de l’ONU n’agit pas rapidement, alors les Etats-Unis et l’Europe doivent exercer leurs propres pressions (stratégie de Bush contre l’Irak). Jeudi, le Sénat a approuvé une loi qui punirait les sociétés qui exportent de l’essence vers l’Iran où qui aideraient l’Iran à développer ses capacités de raffinage (un autre acte de guerre) » (29 janvier 2010)
Le mouvement anti-guerre US doit s’organiser et se mobiliser pour contrer les plans de l’administration Obama. La politique d’Obama non seulement imite celle de Bush, mais ses conséquences pourraient être encore plus dévastatrices, avec la réelle possibilité d’une guerre régionale. L’Iran et la Chine ont bien plus de capacités sur le plan militaire que n’avaient l’Afghanistan ou l’Irak ; une guerre contre eux provoquerait d’innombrables morts supplémentaires.
Ramenez les troupes à la maison ! Troupes US hors du Moyen Orient !