Plus d’un tiers des salariés espagnols ont touché une paie de 645 euros maximum par mois en 2013, selon les chiffres jeudi 20 novembre de l’Agence nationale des impôts.
Les chiffres fournis par l’Agence nationale espagnole des impôts montrent un appauvrissement de la population active avec la crise.
Sur un total de 16,68 millions de salariés, 34% ont touché l’équivalent du salaire minimum qui est de 645 euros mensuel, payé sur 14 mois, soit 9 030 euros par an, révèlent ces chiffres publiés jeudi sur son site internet. Dans le cas de 3,6 millions d’entre eux, le salaire mensuel n’a pas dépassé 322,5 euros. La proportion de salariés vivant du salaire minimum a augmenté avec la crise économique puisqu’en 2007, elle n’était que de 30%.
Les femmes, les jeunes et les étrangers sont particulièrement touchés par ce phénomène. L’an dernier, 2,92 millions de femmes étaient payées au salaire minimum ou moins, contre 2,84 millions d’hommes, selon l’agence fiscale espagnole. Et 75% des jeunes âgés de 18 à 25 ans touchent le salaire minimum ou moins. La proportion est de 59% parmi les salariés étrangers.
L’herbe est plus verte ailleurs
Avant même la grave crise qui a éclaté en Espagne en 2008 existait la génération des « mileuristas », des salariés trentenaires bardés de diplômes mais ne gagnant pas plus de 1 000 euros par mois. Avec l’explosion du nombre de chômeurs, un certain nombre d’entre eux sont allés chercher fortune dans d’autres pays européens, comme la France et l’Allemagne, ou en Amérique latine.
Si le taux de chômage est particulièrement élevé chez les jeunes, à 55,06% en 2013, ils ne sont pas les seuls à en souffrir puisque le taux de chômage total est passé de 8,57% en 2007 à 25,73% l’an dernier. Le gouvernement conservateur espagnol espère le voir redescendre à 24,2% à la fin de cette année et à 22,2% fin 2015.