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Un sociologue du CNRS effrayé : Soral a réédité Henry David Thoreau !

Pour le sociologue Sébastien Dalgalarrondo, le désir de retour à la nature et de vie en autonomie s’appuie sur une utopie nostalgique, la « promesse du chasseur-cueilleur ». Une page blanche sur laquelle peuvent se projeter des sensibilités politiques très divergentes.

 

(...)

Cette « promesse du chasseur-cueilleur » devient une sorte de mythe des temps modernes  ?

Oui, la figure du chasseur-cueilleur s’apparente à un modèle assez malléable, pas très précis, a priori neutre, apolitique, sans religion. C’est un idéal, une direction, un horizon, mais un peu flou. Le chasseur-cueilleur est une sorte de page blanche, c’est l’être humain d’avant l’invention de l’État, de nos religions, des routes, avant tout. On peut donc y projeter nos peurs, nos fantasmes, tout ce qu’on veut. Résultat, cette utopie nostalgique séduit des profils sociologiques et des tendances politiques très divers.

 

C’est-à-dire  ?

La quête d’autonomie peut concerner des néoruraux qui souhaitent vivre à la campagne pour se rapprocher de la nature, des habitants des ZAD (zones à défendre), des bobos, des anarchistes verts à la démarche communaliste ou individuelle, des réactionnaires libertariens... Il y a vraiment de tout. Au premier salon du survivalisme en France, en 2018, c’était frappant et très révélateur. Il y avait l’armée, des gens d’extrême gauche, des autonomistes voulant construire leur propre petite éolienne, des vendeurs de couteaux, de voitures 4x4 hyperélaborées et pas du tout écologiques... Loin du jeûne technologique professé par le philosophe autrichien Ivan Illich, l’autonomie devient parfois un marché.

(...)

 

Quelles sont les références culturelles, les sources d’inspiration de ces personnes  ?

Personnellement, je dirais Tom Sawyer. J’ai 50 ans et une de mes références sur cette vie en pleine nature est le personnage du romancier américain Mark Twain. Mais d’un point de vue politique, en ce moment, c’est plutôt le philosophe Henry David Thoreau, qui lui aussi était américain. Son livre Walden ou la vie dans les bois, publié en 1854, dans lequel il raconte son expérience de reconnexion à la nature, fait aujourd’hui l’objet d’une appropriation politique extrêmement diversifiée. Alors que pendant de longues années, il a été plutôt classé du côté des progressistes, des écologistes, des mouvements de désobéissance civile, il intéresse aussi désormais l’extrême droite. Alain Soral, condamné pour antisémitisme, l’a publié dans sa maison d’édition. Une mauvaise lecture de Thoreau peut le ramener vers une Amérique viriliste, individualiste, amoureuse des armes, méfiante envers l’État, dans laquelle une partie de l’extrême droite peut se reconnaître.

La pente réactionnaire parfois empruntée par ceux qui sont séduits par la promesse du « jeûneur-cueilleur » et un retour à la nature peut aussi se retrouver dans des conceptions stéréotypées des rapports entre les hommes et les femmes. Des auteurs comme Pablo Servigne ou Pierre Rabhi, le fondateur du mouvement Colibris, ont des discours ambigus à ce sujet.

Lire l’intégralité de l’article sur liberation.fr

 

À revoir :
Alain Soral présente Walden ou la vie dans les bois (2012)

 

L’ouvrage culte de Thoreau est toujours disponible chez Kontre Kulture !

 

Voir aussi, sur E&R :

 






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33 Commentaires

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  • Là c’est vraiment impressionnant ! On est tombé sur une flèche du même niveau que P. Corcuff. Je cite notre lumière :
    « Alors que pendant de longues années, il a été plutôt classé du côté des progressistes, des écologistes, des mouvements de désobéissance civile, il intéresse aussi désormais l’extrême droite. Alain Soral, condamné pour antisémitisme, l’a publié dans sa maison d’édition. Une mauvaise lecture de Thoreau peut le ramener vers une Amérique viriliste, individualiste, amoureuse des armes, méfiante envers l’État, dans laquelle une partie de l’extrême droite peut se reconnaître. »
    On notera le paradoxe hilarant de cet éminent intellectuel stipendié. Après avoir associé la désobéissance civile du côté du progressisme (comprenez du bon côté, c’est-à-dire le sien), la même désobéissance une fois qualifiée de « méfiante envers l’état » se trouve rattachée à « l’extrême-droite » !!! Faut rigoler.

     

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    • Ce paradoxe, pas vraiment hilarant, est voulu par ceux Qui demandaient plus de libertés il y a cinquante ans. Maintenant qu’ils ont leurs libertés, ils nous refusent les nôtres.

      Le système de valeurs de la société s’est inversé lentement sans que pratiquement personne ne puisse comprendre le portrait d’ensemble jusqu’à aujourd’hui où tout s’accélère, tant l’attaque que le réveil.

      La vérité libère ; le père du mensonge n’y survivra pas.

       
    • « Ce paradoxe, pas vraiment hilarant »
      À ce niveau de grotesque, on peut trouver ça ironiquement hilarant ! Enfin, c’est mon cas. C’est tout.

       
  • #2762799
    Le 12 juillet 2021 à 19:14 par AnarDeLaCambrousse
    Un sociologue du CNRS effrayé : Soral a réédité Henry David Thoreau (...)

    Beaucoup de néo ruraux dans les campagnes, sont en train de faire leur trou
    Et beaucoup côtoient les natifs, les anciens et les agriculteurs
    Autour de chez moi, c’est flagrant
    Je vois de moins en moins de séparation entre les ruraux et néo ruraux
    Et de plus en plus de contacts
    Même Nicolas Fabre, n’a plus le discours si tendu sur les agriculteurs
    Espérons que la jonction Laurent paysan d’E&R et Nicolas Fabre soit bénéfique, si Mr K suis le mouvement... Ce serait une vraie victoire
    Agriculteurs, permaculteurs, néo ruraux et gilets jaunes des campagnes serait un authentique pieds de nez à l’état
    Civitas aussi devrait inciter les tradis à rejoindre le mouvement
    Il faudra s’unir et passer outre les clivages, gauche / droite, tradis / conciliaires, païens / cathos et même le peu d’allogenes où de musulmans sur la ligne E&R, faire front commun
    Et ça le boss Soral le dit depuis plus de 10 ans
    Et j’ai envie de dire
    Soral à presque toujours raison, bordel
    Force et honneur camarades

     

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  • #2762837

    Ce débile explique « sérieusement » qu’il y a les bons lecteurs et les mauvais lecteurs. Donc un même livre peut être admirable (éloge du progressisme, de l’écologie...) ou détestable (encouragement de l’extrême drouaââte !!!) selon qui le lit...
    Sociologie de bazar à deux balles.

     

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  • #2762840

    En fait c’est bien simple ; tout ce qui peut permettre l’élévation des individus et des groupes d’individus est désormais considéré comme une menace. Et je ne sais pas si c’est moi qui me fais des idées mais sur la photo illustrant l’article ce sociologue a l’air déprimé, anxieux et carencé en testostérone. En d’autres termes, un franchouille typique de notre époque.

     

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  • #2762931

    Ces dernières années pas mal de trentenaires occidentaux taillent la route en van aménagé ou en camping car, souvent pour faire la tournée des bike-parks à la montagne, ou simplement faire quelques parcs nationaux, sites naturels..etc.
    Lorsque l’ont voit les années de labeur et la destinée assez merdique de l’employé moyen de bureau (au physique d’employé de bureau celà dit en passant), comment leur en vouloir ?
    Si ce Monsieur savait un peu de quoi il traite, peut-être qu’il aurait en fait bien mieux à faire, ou tout simplement ne serait pas de cet avis.
    N’importe quel crétin qui a compris la vie, ne souhaite qu’une chose, ne pas travailler, ou le moins possible et profiter de la vie.
    Raison pour laquelle ce sujet n’est vraisemblablement pas traité par quelqu’un ayant toutes ses facultés mentales.

     

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  • #2762960

    Je me rappelle il y a une bonne trentaine d’année un milicien américain (là bas c’est coutumier) affirmait :
    En Amérique le peuple se méfie de l’état et d’une certaine façon en a peur.
    En France ce sont vos gouvernants qui ont peur du peuple.

     

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  • #2763203
    Le 13 juillet 2021 à 10:15 par Palm Beach Post : "Cult !"
    Un sociologue du CNRS effrayé : Soral a réédité Henry David Thoreau (...)

    sociologie
    Guy Debord
    La Société du Spectacle
    196 et 197
    extrait : "qui étudie la séparation à l’aide des seuls instruments conceptuels et matériels de la séparation"

    sociologue ! (Capitaine Haddock)
    ça revient à étudier la couleur de la petite culotte de Paris Hilton
    lorsqu’elle en porte une
    mazette ! la sociologie, c’est de la merde

     

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  • #2763218
    Le 13 juillet 2021 à 10:24 par Palm Beach Post : "Cult !"
    Un sociologue du CNRS effrayé : Soral a réédité Henry David Thoreau (...)

    "utopie nostalgique"

    fais la truie, ça ira mieux

    Deliverance style, enculé
    non, mais vous vous rendez compte, ils sont diplômés !
    des années d’études pour en arriver à cette abjection
    cette incapacité de penser

    en plus, c’est vraiment des kapos
    tous ces baltringues

     

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  • #2763312

    jeune quand je voyais C N R S lors d’interwiew sous les personnes interrogées j’ étais impressioné



    puis beaucoup plus adulte j’ai compris ( avec une grande deception ,je tombais de haut )et compris que cela ne voulaisplus rien dire du tout quand dans un reportage sur le gourou Bourdin du mandarom , nombres de ses adeptes faisaient parti du C N R S comme quoi les charlots les abrutis sont partout




    «  donc maintenant pour moi quand je vois une personne se mettre en avant en disant de fair partie du C N R S ce n’est pas plus qualifiant qu’un badge du club Mickey  »

     

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  • #2764692
    Le 14 juillet 2021 à 19:01 par Lire et comprendre.
    Un sociologue du CNRS effrayé : Soral a réédité Henry David Thoreau (...)

    Formidable intervention du patron. A écouter en plus de l’excellente interview de Youssef HINDI et Jonathan STUREL relayée par E&R.

     

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