Verdun vs Auschwitz
Les juifs ont Auschwitz comme lieu de mémoire, les Français ont Verdun. Vu ce que le duo Hollande-Zimet nous a infligé pour la commémoration du 100e anniversaire de la grande bataille (ou boucherie, au choix) de la Première Guerre mondiale, peut-on s’attendre à une fête similaire à Auschwitz l’année prochaine ? Maître Gims à genoux, danses folkloriques de Falashas, concert de death metal kurde pro-israélien, concours Eurovision de la chanson en yiddish et en direct du Bloc 41, rétrospective de Dorothée chez AB Prod à jeun. Et feux d’artifices à Birkenau, pour finir.
Retour au sérieux. D’après les historiens, Auschwitz c’est 900 000 juifs morts, ou 1,1 million avec les non-juifs. Verdun, 163 000 Français et 143 000 Allemands, et on ne compte pas les blessés. Mais Verdun c’est sur 10 mois, soit un débit de 30 000 morts par mois. Auschwitz, c’est sur cinq ans, avec deux années de forte poussée (1943-1944), plus précisément du 31 mai 1942 au 17 janvier 1945, date des marches de la mort. Donc le ratio est en faveur de Verdun, puisque Auschwitz, sur, mettons trois ans, ne fait « que » 300 000 victimes en moyenne sur un an.
La différence de traitement médiatique est sans commune mesure avec ces chiffres, considérés comme indiscutables. Normalement, les commémorations de Verdun devraient primer celles d’Auschwitz, ces dernières concernant beaucoup moins les Français. En effet, les Français ne sont pas à l’origine de cette boucherie allemande en Pologne, et les juifs résidant en France qui y ont été déportés étaient majoritairement étrangers. À l’arrivée, les morts sont les morts : ils n’ont plus de nationalité, de parti, de religion, ils sont égaux devant Dieu – pour ceux qui en ont un –, ou devant Staline et Hitler.
Français de souche immigrée
Au lieu d'enseigner correctement le français aux enfants, @najatvb préfère instaurer le communautarisme à l'école !https://t.co/ZtAoQfwUZ5
— David Rachline (@david_rachline) 31 mai 2016
Le rappeur Black M ayant loupé la Night in Verdun en chansons, grâce ou à cause du billard hollandiste à trois bandes, voici que le père François lâche un nouveau coup : l’arabe à l’école. Il a refilé la bombinette médiatique à Najat, la franco-marocaine de service en charge des sales besognes, et la terroriste de l’Éducation nationale socialiste est entrée chez Bourdin ce matin avec son chargement meurtrier. L’arabe en CP ! On vous laisse imaginer la réaction sur les réseaux sociaux…
...Maintenant que vous avez imaginé, on confirme notre analyse sur l’utilisation de la boule noire (Black M) dans le jeu de la droite, pour la faire exploser, et pour élargir encore le fossé entre Français d’origine immigrée et Français de souche. L’objectif numéro un de Hollande pour 2017, le reste, il s’en fout un peu. On ne va pas se retaper tout le décryptage de cette « technologie politique », selon l’expression de Lucien Cerise. Ceux qui poussent des hauts cris feraient bien d’ouvrir les yeux et d’économiser leur colère.
Les F2souche et les habitants des quartiers (où il n’y a plus beaucoup de Blancs) devraient plutôt se tendre la main contre leur ennemi commun, qui ne cherche qu’à les diviser : le pouvoir profond (P2) qui régit la France. Non non, c’est pas du complotisme, c’est de la lucidité.
À ce propos, un petit jeu amusant : quand vous entendez Clavreul, Valls, Reichstadt et autres employés de la loge P2 (celle du Pouvoir Profond) éructer « complotiste », remplacez le mot par « lucide » ou « informé », et leur discours prendra une couleur étonnante. Exemple :
« Le vrai danger ce sont les gens informés ! »
Dans cette politicosphère où tout est trafiqué, retourné, vidé de son sens, où toutes les identités sont usurpées (Cerise), où des conflits artificiels ou surnuméraires sont créés de toute pièce au profit d’un même groupe corrupteur de toutes les innocences, la lucidité fait figure de maladie mortelle à éradiquer.
C’est pourquoi les gens se tournent vers ce qui leur paraît sain, que ce soit dans le domaine de la bouffe, des idées politiques, ou même artistiques : hier soit avait lieu à Bercy, devant plus de 20 000 adorateurs, un concert de l’ex-Beatles Paul McCartney. Star incontestée de la musique populaire anglo-saxonne, venu d’en bas, comme ses trois potes (morts aujourd’hui), Paul a voué sa vie à la chanson, et le public ne l’oublie pas, même à 74 ans passés.
Un extrait de Lady Madonna en studio (1968) :
La même chanson, 48 ans plus tard :
L’honnêteté, cette valeur bafouée aujourd’hui dans le monde de l’entreprise et des médias dominants, reprend du poil de la Bête. On ne risque rien à parier que le capitalisme va s’en emparer pour en faire un nouveau business : les produits honnêtes, les sentiments honnêtes, les relations honnêtes. Peut-être qu’un jour la valeur ultime du capitalisme sera la gratuité. On oublie le vrai, parce que « vrai » a fini en nom de yaourt. Tous les grands mots y passent. Il faudra peut-être se passer de mots.