Il ne manquait plus que ça. Le site communautaire gay (remember Orlando) yagg.com annonce le lancement de la première « Black Pride », qui aura lieu à Paris du 15 au 17 juillet 2016.
La « black pride », c’est quoi ?
La fierté noire, mais homosexuelle. On connaissait la fierté homosexuelle (LGBT, Act Up), la fierté noire (le CRAN, ou le parti de Taubira en 2002), voilà donc la fierté noire homosexuelle, ou homosexuelle noire. C’est la logique du communautarisme, qui découpe la nation en tranches de plus en plus fines, de plus en plus fermées, antagonistes. La France à la découpe, résultat du modèle SOS Racisme, lui-même calqué sur le CRIF.
En face de toutes ces sous-France, il y a le bloc des non-communautaires, ce qu’on appelle le petit Blanc hétéro, puisque les femmes ont déjà décroché. Politiquement et commercialement, cet agglomérat de micro-sociétés est avantageux : on s’adresse à des cibles marketing, et les grands groupes producteurs ou distributeurs de biens de consommation (culturels ou pas) se frottent les mains. La pub s’adresse à des publics identifiables, calculables.
Docile, la société française se fracture, et s’offre aux marchands. Les gays ont déjà leurs quartiers, avec leurs commerces. Là aussi, la France se découpe, ethniquement, sexuellement, socialement et géographiquement : un hétéro n’ose plus entrer dans le Marais, le soir (voir le vieux sketch de Bigard), comme on n’ose plus entrer dans une cité. C’est bien trop dangereux. Il s’éloigne le temps où tout le monde se mélangeait, où Paris était une vraie ville. Aujourd’hui, c’est un commerce, avec des linéaires et des clientèles. Vive la province !
« Tout le monde déteste la police » (ah bon)
Justement, à Paris avait lieu la grande manif anti-loi Travail du 14 juin. Un million de personnes selon les organisateurs, le camp d’en face ne s’étant même pas donné la peine de compter (on a quand même eu une estimation à 75 000 « selon la police »). Et de la casse en veux-tu en voilà. On ne sait pas vraiment dans quel but : pour déconsidérer les revendications des travailleurs dont les acquis sociaux sont menacés ? Pour le sport, celui d’une jeunesse qui s’emmerde et qui a envie d’action ?
Démontage de plaques de béton et affrontements devant hôpital Necker depuis 20 minutes pic.twitter.com/MafzU7ZRuj
— SylvainMouillard (@SMouillard) 14 juin 2016
Toujours est-il que les zozos qui ont attaqué l’hôpital Necker et chanté « Tout le monde déteste la police » ont un peu loupé leur coup. Chanter ça le lendemain du double meurtre des policiers à Magnanville, et s’en prendre à l’hôpital où l’orphelin du couple est pris en charge…
Mais on ne peut pas tout savoir, parfois il faut choisir entre l’information et l’action.
Quant à ce pauvre Cazeneuve, qui appelle les casseurs (de gauche) à respecter la police, lui qui l’a inféodée à une clientèle très privée qui ne représente pas la France, quelle crédibilité a-t-il encore ? Lui qui laisse courir des « terroristes » qui passent à l’acte tranquillement ? Sur ordre là encore ? Notre police a été affaiblie, et notre justice retournée. Et ce n’est pas par hasard.
« Moi, je ne peux plus supporter comme ministre de l’Intérieur, alors que je vois la dignité de ces policiers, que je vois les souffrances accumulées, que je vois les familles déchirées derrière les cercueils (...), je ne peux plus supporter ces postures, ces propos, ces affiches qui mettent en cause ceux qui portent l’uniforme et qui en raison de l’uniforme qu’ils portent incarnent le droit. »
Les amoureux qui voudraient se faire la visite de cette ville romantique qu’est (était) Paris, doivent savoir que Philippe Martinez, le leader Maximo, a prévu de relancer la révolution les 23 et 28 juin. Côté Élysée, on juge que la mobilisation s’est essoufflée, et on compte sur les vacances pour éteindre l’incendie. Un pari risqué. Vu que plus personne ne respecte l’Autorité… Faudra-t-il que la grogne vise un membre du gouvernement pour que ce dernier réagisse ?
La grogne. Justement, avec son émission quotidienne sur TF1, Arthur voulait divertir la France et lui « changer les idées ». En injectant du rire et de la bienveillance, le slogan de Cinq à sept.
La tentative avait été saluée par des sarcasmes dans le camp d’en face, chez Hanouna et sa bande, qui avaient parlé d’un concept vieillot, avec un Arthur pas drôle. Le résultat d’audience ne s’est pas fait attendre : un effondrement, comme la cote de Valls. Difficile de faire rire les Français en ce moment. Dieudonné y arrive, mais il ne prend pas les gens pour un troupeau d’ânes assoupis, c’est toute la différence.
Bientôt on va nous divertir de force
Le problème d’Arthur, c’est qu’il ne laissait pas la place à ses chroniqueurs, qui n’étaient là que pour valider son one man show et rire de ses blagues. Au moins, chez Hanouna, les sous-fifres peuvent s’exprimer, même si l’animateur-dictateur les humilie en permanence. En fin de compte, il faut choisir entre Arthur et Hanouna, entre soumission et humiliation. C’est le tarif pour les chroniqueurs, qui symbolisent – on vous révèle le secret – le public qui regarde. La France, donc.
Par exemple, dans Le Grand Journal, du temps où l’émission de Canal+ cartonnait, chaque chroniqueur représentait une partie de l’audience : Aphatie les seniors, Massenet la province, Beigbeder les branchés, Mouloud les quartiers, la Miss Météo les filles… Un découpage marketing fait pour la pub, qui arrose et enrichit tout ce petit monde.
Tiens, comme le découpage de la France en gays et non-gays, Noirs et non-Noirs… Il va falloir re-sceller tout ça, sans attendre 2017, car on est en train de nous découper vifs !