Il n’est pas question ici de dénigrer le travail de confrères journalistes, même s’ils ne nous aiment pas et qu’ils se sont plantés en beauté dans leur appréhension de la sociologie américaine. La politique est une chose, la sociologie en est une autre. La connaissance du corps social par les instituts de sondage et les titres de presse dominante a ses limites, qui ont explosé à la gueule de leurs manipulateurs lors de l’élection de Trump, le 9 novembre 2016 au petit matin. Un jour béni pour les patriotes de tous poils, un jour noir pour les partisans de la dictature démocratique.
- Sondeurs sondant le corps électoral
Avec tous leurs outils technologiques dernier cri, leurs logiciels ultra perfectionnés, leurs moyens financiers et humains quasi-illimités, comment ces deux relais du pouvoir (profond) ont-ils pu se planter à ce point ?
L’erreur sociologique majeure des instituts de sondage
Comment fonctionne un sondage ? Si l’on met de côté les petits correctifs, qui modulent le résultat de 5% environ, un électeur est considéré comme une mécanique de votation calculable et ce, selon plusieurs critères bien définis : la catégorie socioprofessionnelle (CSP+ ou -), le sexe, l’âge, le lieu de résidence, et enfin, le vote précédent. Aidé de ces 5 items, l’institut de sondage, qui interroge environ 1 000 personnes anonymement selon la « carte » nationale (un ouvrier fan du RC Lens, un patron homosexuel de Paris IV, un artisan boucher du Mans, une femme du secteur tertiaire de 45 ans dans l’Ain, un autoentrepreneur écrivain nationaliste de Vienne), en respectant donc la distribution sociologique, professionnelle, sexuelle et démographique de la France, l’institut arrive donc à un instantané plutôt fiable des forces politiques en présence. En intégrant notamment dans son calcul de tendance les craintes (aléas et accidents) du jour : la crise, le déclassement, le taux de chômage, qui voient certaines catégories descendre dans la case du dessous, le terrorisme (qui peut changer un vote, on l’a vu en Espagne après les attentats de Madrid). Le cadre financier devient chômeur, le chômeur devient chômeur longue durée, l’ouvrier perd son job et se voit payer une formation par le Pôle Emploi mais ne retrouve pas tout de suite un boulot dans les services…
Sauf que, malgré la justesse relative de cette projection, deux critères ne peuvent être évalués, ou admis par la « machine » sondagière : il y a des pauvres qui veulent devenir riches, des employés qui veulent monter leur boîte, et qui donc voteront pour ceux qui vont alléger les charges, des femmes qui ne votent pas à gauche (Sophie de Menthon), des Noirs qui ne sont pas pro-Hollande (Basile Boli), etc. On peut les appeler les contre-pieds électoraux.
Et surtout, des patriotes qui n’osent pas dire qu’ils votent FN en secret, comme devrait l’être tout vote. Ce sont bien les médias et les sondeurs qui ont culpabilisé les Français sur leur vote national.
C’est donc à cause des sondeurs et des journalistes que leurs propres infos ne sont plus fiables. Aux États-Unis, pays ultra communautaire aux frontières bien délimitées entre les communautés, on peut mieux prévoir les choses, ce qui n’a pas empêché les médias US de se planter, et notamment sur les Noirs, les Latinos et les femmes. Les délinquants, les hispaniques et les hystériques, aurait dit le méchant Trump.
- Photographie de l’électorat d’Hillary Clinton et François Hollande
Des catégories qui auraient dû, théoriquement, voter massivement Clinton. Eh bien non. Certains Latinos ont monté leur Taco Bell, ou leur Los Pollos Hermanos, et ils se sentent plus près du rêve américain que de la compassion de la fausse gauche clintonnienne qui pue la manip sorossienne. On peut encore s’élever par le boulot, aux States. En France, c’est moins vrai, en tout cas pas de la même façon : les banques et les investisseurs ne vous suivent pas, d’où le manque d’initiative et d’esprit d’entreprise. Mais ne changeons pas de sujet.
Pour l’emporter, M. Trump a donc impérativement besoin d’une moindre participation de la coalition qui a assuré à deux reprises le succès de M. Obama : celle alliant les femmes, les jeunes, les Afro-Américains et les Latinos (Le Monde)
Chez nous, le vote immigré ou musulman semblait acquis à Hollande (90% en 2012), qui cassera son jouet avec le mariage gay (2013). Les immigrés étant censés remplacer les ouvriers, partis au FN, dans l’électorat socialiste. En 2007, les ouvriers avaient en partie voté pour Sarkozy parce qu’il avait su leur parler, notamment de ces heures sup défiscalisées. Cela ne réduisait pas le chômage, mais ça augmentait un peu la paye. Inversement, les socialos ont prôné le partage du travail, synonyme d’amaigrissement de la feuille de paye. Erreur fatale ! L’erreur de ceux qui n’ont jamais bossé…
La France va donc être obligée de faire de la statistique ethnique. Aux États-Unis, ce n’est pas interdit, car ça ne menace pas l’unité nationale, qui est quelque peu additionnelle. Ici, cela semble plus dangereux. C’est pour cette raison que les médias français se sont jetés avec gourmandise sur les analyses ethnico-sociologiques de l’élection américaine. Ils pouvaient – enfin – écrire « Noirs », « Latinos », femmes et homos ! Le soulagement ! On pouvait même comptabiliser, à l’intérieur de chaque État, les masses en fonction de leur couleur de peau ou de leur différence sexuelle. Ainsi, Hillary rassemblait-elle les nouvelles catégories minoritaires mais non populaires – Noirs, Latinos, femmes, homos – tandis que Trump rameutait une foule de « petits Blancs », ou de white trash, au choix.
- L’imagination époustouflante des anti-Trump
Le mouvement est planétaire, et on n’y coupera pas : il y a aura une énorme surprise en France en 2017, car les calculs socialistes suicidaires (jouer les minorités contre le peuple) précipitent déjà le centre de gravité de l’électorat vers la droite. Mais pas forcément la droite classique, qui est socialiste dans l’âme, puisque ce socialisme est déjà libéral. Plutôt vers une droite patriotique, qui ne devra pas abandonner le social pour le sociétal, cette erreur que les socialistes ont faite. Décidément, on a les socialistes les plus cons du monde. Alors qu’il leur aurait suffi d’être nationalistes, et ils raflaient tout. Mélenchon s’y colle, mais on sent le rafistolage de dernière minute. Nul doute qu’il osera des sorties bien plus nationalistes d’ici le 23 avril 2017…
La preuve ? BB en personne l’apprécie ! Il faut dire que Jean-Luc a mis le paquet dans son nouveau régime : plus de nationalisme et moins de viande (donc moins d’abattoirs), et ça, ça plaît à Bardot, 82 ans au compteur, mais toujours aussi verte ! Et si l’écologie c’était ça ?
Terminons cette chronique sur le karma : de plus en plus d’électeurs votent contre les sondages, afin de faire mentir les candidats du Système. C’est une excellente réponse d’en bas aux injonctions d’en haut. Cela s’appelle aussi une rétroaction négative, en cybernétique. L’effet corrige le facteur, la manipulation est punie par là où elle a péché. Le corps électoral ne réagit plus mécaniquement, mais cybernétiquement. D’où les surprises de nos « sondeurs », un mot qui sent la sonde endoscopique, n’est-ce pas.