Ce soir est un moment historique : les candidats à la primaire de la droite (LR) vont confronter leurs arguments à la télévision (ancien média de masse, avant l’apparition de l’Internet, qui est en quelque sorte une télé interactive avec une boîte noire de surveillance à laquelle on n’a pas accès mais qui est tout de même assez pratique pour la liberté d’expression).
Le Monde annonce « un premier débat sous haute tension », n’exagérons rien. C’est TF1 qui accueille les requins et les requines, enfin, la requine, NKM. Le reste, que des mecs, dont au moins un homosexuel. Mais à droite, ça ne se dit pas. Et puis on s’en fout, du moment que le programme est là. Remarquez, le programme, on s’en fout aussi puisque eux-mêmes s’en foutent. À l’arrivée, un petit spectacle de boxe à sept, avec interdiction de frapper (trop fort) la madame. Et puis, la finale est déjà prévue : ce sera Sarko contre Juppé. Juppé représentant la droite classique, soutenue par le centre (UDI), et Sarko la droite libérale qui louche vers sa droite, le FN. Un truc tout con qu’on a déjà vu cent fois.
Sinon, sur la 6, il y a le Journal de Bridget Jones, la célibataire américaine qui cherche un mec. Son histoire est un peu triste, elle oscille entre euphorie et déprime, le comportement qui va très bien au Système puisqu’on peut vendre à Bridget un tas de produits inutiles dans les deux cas. Quand ça va bien elle s’achète des pompes et des fringues ; quand ça va mal, des médocs et des sorties nazes entre copines. Pendant qu’on est dans les femmes – c’est ce gros coquin de Raffarin qui l’a proposé –, si Juppé devient président, Pécresse sera peut-être Premier ministre.
Autant dire que Juppé fera tout le boulot, en colmatant la brèche antiféministe qu’il avait ouverte il y a 20 ans, quand il était Premier ministre, avec ses Juppettes de galerie castées le 17 mai et virées le 7 novembre 1995. Sacré macho... Ce coup-ci, Alain ne fera pas la même bêtise. Il lui reste à ne pas déclencher un mouvement social comme celui de 95, ça la foutrait mal. Ça sera donc une présidence plan-plan, à la Chirac, quand tu touches à rien de ce qui peut faire péter la France : l’école, les impôts, le CDI, les retraites, l’hôpital, le, ben presque tout quoi.
On espère que Juppé, s’il est élu en 2017, ce qui lui fera 72 ans le 15 août, jour de la fête de la Vierge, aura l’énergie nécessaire pour nettoyer les écuries d’Augias socialistes.
- Dire que la gauche s’est battue pour les 35 heures...
L’énergie, c’est Cyril Hanouna qui va en avoir besoin ce soir : il commence son marathon de 35 heures de direct sans dormir. On n’a pas vu le règlement, du coup on ne sait pas s’il y aura un contrôle antidopage, sinon il pourrait éventuellement se la jouer à la Tyson Fury... On ne comprend pas très bien le défi car 100 minutes de « baba », c’est déjà assez dur. Là, il veut battre un record, celui du Téléthon, l’émission où les gens promettent de donner aux enfants atteints de myopathie ou de maladies rares, ce qui a le don d’énerver Pierre Bergé, qui ne récolte pas autant pour les « malades » du sida.
Cette performance – celle d’Hanouna, pas le sida – excite beaucoup ce grand quotidien qu’est Le Parisien, qui se demande par ailleurs pourquoi les gens sérieux ne le lisent plus. Le Parisien propose à ses lecteurs de suivre « l’évolution du marathon télévisuel minute par minute ». Pour info, la dotation publique aux canards boiteux de la presse a augmenté cette année, elle passe à 127M€. Chaque gros canard touche dans les 10 bâtons, les moyens dans les 5, etc. Minimum, 50 boules pur une cinquantaine de volatiles en voie de déplumage.
Attention ! Tout le monde n’aura pas droit à la manne céleste du ministre de l’Information sous contrôle. Il faudra pour ça faire des articles qui respecteront religieusement la parole dominante. Le plus drôle, si l’on peut dire, mais c’est une expression malheureuse, c’est que le Mensonge officiel coûte de plus en plus cher à des journaux qui dévendent, et que ce sont les Français eux-mêmes, à travers leurs impôts, qui bouchent les trous !
Résumé : même si tu n’achètes pas les journaux, les journaux vont se payer directement dans ta poche ! Si ça c’est pas de l’incitation à lire la presse officielle… Les journaux, c’est comme les autoroutes, on les paye deux fois !
« Être français, c’est parler le français et jouir de cet héritage qui s’appelle la France » (Lorànt Deutsch)
- Mieux vaut parler le Lorànt Deutsch que le Jamel
Un autre genre d’incitation – chaque jour on découvre un truc plus dingue que la veille – c’est le boycott de Lorànt Deutsch par deux profs d’histoire-géo d’un collège de Trappes. Explication de ce drame qui frappe à nouveau l’Éducation nationale socialiste : l’acteur féru d’histoire doit venir dans des classes de 4èmes faire une conférence sur l’histoire de France, la chose qui n’est plus trop enseignée dans nos collèges « réformés » par la Belkacem. On écoute un des enseignants pleurnichards :
« Au début on nous a présenté ça comme un spectacle pour éveiller le goût de l’histoire auprès des élèves. Nous avons dit que nous n’étions pas intéressés. Lorànt Deutsch a sûrement beaucoup de talent en tant que comédien mais ce n’est pas à l’Education nationale de le faire venir. Il y a deux missions différentes : la mission de l’Education nationale et celle de vulgarisation de Lorànt Deutsch. […] Il est assez marqué sur le fait qu’il faille aimer la France à travers ses grands personnages, ses rois… Nous, c’est aux antipodes de ce que l’on fait avec les élèves. Nous ne sommes pas là pour glorifier les rois ou pour faire aimer la France à nos élèves. Lorànt Deutsch défend la politique qu’il veut à travers l’Histoire mais ce n’est pas à nous d’être mélangés à ça. »
On répète la phrase, qui entre direct dans le top 10 de l’Éduc Nat depuis qu’elle existe : « Nous ne sommes pas là pour faire aimer la France à nos élèves ».
Comme si les profs, à Trappes, autrement dit Jamelville, faisaient autre chose que de la vulgarisation, surtout en 4ème ! Qu’on arrête de nous prendre pour des jambons. Quand on voit le contenu triste et con des livres d’histoire – cette matière si noble –, leur orientation idéologique pitoyable, les passages glorieux zappés par les malades qui font les programmes, histoire de bien démolir notre pays dans l’esprit des mômes, tout ce rabaissement pour obtenir la paix sociale en classe... et on s’étonne que tout ça finisse en guerre dans la rue !
Hé, le prof d’histoire socialiste ! Demain : interro orale au tableau sur les trois livres qui suivent. T’as intérêt à savoir ta leçon...