Un jihadiste français a été tué début août en Syrie en combattant les troupes du régime de Bachar al-Assad dans les rangs des islamistes, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
Cette source, qui n’a pas détaillé les circonstances et le lieu du décès, confirmait une information de la BBC à qui la mort de Jean-Daniel (à gauche sur la photo ci-dessus), 22 ans, originaire de Toulouse (sud-ouest), avait été annoncée par le père à l’issue d’une interview.
Le jeune homme, dont l’identité complète n’a pas été donnée, était apparu début juillet dans une vidéo de propagande au côté de son frère aîné, Nicolas, 30 ans. Kalachnikov et Coran en main, léger sourire aux lèvres, ce dernier se réjouissait d’avoir réussi à convertir son cadet, qui ne montrait aucune expression et ne disait pas un mot.
"El Hamdullillah, Allah, il a guidé mon frère, et un an après moi, mon frère, il a accepté l’islam", expliquait Nicolas, présenté sur la vidéo comme Abu Abd Al Rahman, et qui disait s’être lui-même converti il y a bientôt trois ans.
Cette vidéo était destinée à encourager les frères à venir le rejoindre dans la terre qu’Allah a bénie et comprenait un appel au président François Hollande à se convertir à l’islam, à désavouer ses alliés juifs et américains et à se retirer du Mali.
Le quotidien Libération avait retracé le parcours des deux demi-frères. Nicolas présentait le profil d’un jeune homme issu de la classe moyenne, titulaire d’un diplôme professionnel avant de tomber dans la petite délinquance, puis d’annoncer en 2009 sa conversion à ses parents et de se lancer dans un prosélytisme soutenu auprès de ses proches.
Les deux frères ont rejoint la Syrie en mars, via l’Espagne et la Turquie.
Environ 200 Français ont choisi depuis un an et demi d’aller porter le jihad en Syrie, devenue une des principales sources de préoccupation des services antiterroristes français.
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a récemment évalué à au moins une cinquantaine le nombre des Français partis combattre en Syrie.
"Cinquante, peut-être plus encore, sont sur place, quarante sont en transit, une trentaine sont revenus et sont en tout cas sous la surveillance de nos services. Une poignée sont décédés, morts dans des combats sur place", avait indiqué le ministre de l’Intérieur Manuel Valls le 18 juillet.
Le ministre avait par ailleurs estimé que 600 Européens sont dans la même situation, évoquant un phénomène très inquiétant.
Selon une source judiciaire française, 14 enquêtes judiciaires relatives à des infractions terroristes en lien avec la Syrie sont en cours à Paris et 5 informations judiciaires ont déjà été ouvertes. Au total, ces enquêtes concernent 36 personnes mises en cause.