Après la conquête de l’aéroport de Donetsk, les séparatistes du Donbass sont passés à l’action afin de libérer le port de Marioupol.
Cette ville industrielle d’un demi-million d’habitants est le dernier point d’appui de l’armée de Kiev dans l’est du pays et sa prise assurerait aux combattants russophones un avantage stratégique. Outre que Marioupol abrite deux des principales usines métallurgiques du pays et constitue un carrefour pour les flux d’import/export, sa prise permettrait un lien direct entre la Russie et la péninsule de Crimée.
Devant cette menace, le président ukrainien Petro Porochenko a écourté sa visite en Arabie Saoudite pour réunir le Conseil de sécurité nationale et de défense en urgence. Washington et Bruxelles accuse directement la Russie et lui demande de cesser son soutien aux russophones du Donbass, en agitant la menace de nouvelles sanctions.
Des propos dont le président Poutine n’a cure : lors d’une rencontre avec les étudiants de l’Université nationale des Mines de Saint-Pétersbourg, il a déclaré :
« Nous disons souvent : “l’armée ukrainienne”. Mais qui comprend-t-elle en réalité ? On y trouve un certain nombre d’unités militaires officielles, mais la plupart de ses combattants forment les prétendus “bataillons de volontaires nationalistes”. Il ne s’agit plus, de facto, d’une armée, mais d’une légion étrangère, en l’occurrence d’une légion étrangère de l’OTAN, qui ne cherche pas à défendre les intérêts nationaux de l’Ukraine. Ses objectifs sont tout à fait différents. Il s’agit d’objectifs géopolitiques qui consistent à endiguer la Russie, ce qui n’a rien à voir avec les intérêts nationaux du peuple ukrainien. »
Le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a présidé une réunion extraordinaire de sa commission OTAN-Ukraine et s’est offusqué des déclarations de M. Poutine. Il accuse la Russie d’avoir fourni ces dernières semaines aux séparatistes pro-russes « des centaines de pièces d’équipement avancé, dont des systèmes de roquettes, de l’artillerie lourde, des tanks, des véhicules blindés et des systèmes électroniques militaires ».
Hormis Marioupol, c’est tout l’ouest de la région de Donetsk qui est le théâtre d’une offensive générale des combattants du Donbass vers Dnipropetrovsk. Sur les localités de Mariïnka, Krasnogorivka et Debaltseve, les roquettes pleuvent.
Depuis le 12 janvier, date du début de la campagne de reconquête des séparatistes, environ 300 personnes ont été tuées, portant à 5 000 le nombre total de morts causés par le conflit, qui dure depuis neuf mois.