Le président Donald Trump a invité samedi son homologue philippin Rodrigo Duterte à se rendre à Washington, lors d’une conversation téléphonique dans laquelle ils ont notamment évoqué la crise nord-coréenne, a annoncé la Maison-Blanche.
M. Duterte a essuyé les critiques de nombreuses capitales étrangères pour la sanglante guerre qu’il a déclenchée contre le trafic de stupéfiants dans l’archipel.
Sur le plan bilatéral, les relations entre Manille et Washington se sont détériorées depuis l’arrivée au pouvoir fin juin de M. Duterte, qui se dit « socialiste » et qui a réorienté vers Pékin et Moscou la diplomatie de l’archipel.
« Cela a été une conversation très amicale au cours de laquelle les deux dirigeants ont discuté des préoccupations de l’Association des nations d’Asie du Sud-est (Asean) dans le domaine de la sécurité régionale, en particulier de la menace posée par la Corée du Nord », a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.
La Corée du Nord a procédé en fin de semaine à un tir de missile balistique, tir qui a échoué, mais a suscité de nombreuses condamnations internationales. Les États-Unis venaient de lancer à l’ONU un appel solennel à contrecarrer la « menace nucléaire » de Pyongyang par un renforcement des sanctions internationales.
MM. Trump et Duterte ont aussi « discuté du fait que le gouvernement philippin lutte très fortement pour débarrasser son pays de la drogue, un fléau qui affecte de nombreux pays à travers le monde », poursuit le communiqué de la Maison-Blanche.
M. Duterte a déclenché aux Philippines une guerre contre la drogue qui a fait des milliers de morts et dont la violence est critiquée par Amnesty International et d’autres groupes de défense des droits de l’homme.
Le président philippin a réclamé samedi aux dirigeants de l’Asean, réunis à Manille, une réponse unitaire pour lutter contre le trafic de drogue, afin de le détruire « avant qu’il ne détruise nos sociétés ».
Le porte-parole de M. Duterte, Ernesto Abella, a confirmé l’invitation adressée par M. Trump, sans dire quand une telle visite pourrait intervenir.
M. Trump « a apprécié la conversation » qu’il a eue avec M. Duterte et se réjouit d’assister au sommet États-Unis/Asean et au sommet de l’Asie orientale aux Philippines en novembre, a indiqué de son côté la présidence américaine.
Interrogé dimanche matin sur la chaîne ABC sur la raison pour laquelle Donald Trump « honore » Rodrigo Duterte d’une invitation, le secrétaire général de la Maison-Blanche Reince Priebus a répondu : « Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’honorer ce président. »
« Les problèmes auxquels nous faisons face, qui se développent en Corée du Nord, sont si graves que nous avons besoin de la coopération à un certain niveau avec autant de partenaires que possible dans la région », a-t-il souligné.
Ancienne colonie américaine, les Philippines ont des relations culturelles et économiques très fortes avec les États-Unis. Les deux pays sont aussi liés par un traité de défense mutuelle et les forces américaines assistent depuis des années les Philippins dans diverses tâches liées à la sécurité de l’archipel.