« En tant que commandant en chef, je n’engagerai ni vous, ni aucun élément de nos forces armées dans une nouvelle guerre au sol en Irak », déclarait Barack Obama depuis la base aérienne de Macdill (Floride) le 17 septembre dernier. Une promesse que des officiels irakiens le soupçonnent de ne pas tenir.
En effet, le 25 septembre dernier, le vice-président du conseil de la province irakienne de Salah ad-Din annonçait que les États-Unis se tenaient prés à envoyer 13 000 soldats en Irak, ajoutant que ces troupes, avec leurs véhicules, étaient stationnées à l’aérodrome de Speicher dans la ville de Tikrit, située à 140 kilomètres (87 miles) au nord-ouest de la capitale, Bagdad. Le responsable irakien a par ailleurs confirmé la présence de dizaine de conseillers militaires sur le terrain dans la province. Le 10 septembre, Washington avait en effet annoncé le déploiement de 475 soldats supplémentaires, ce qui portait leur nombre à 1 600. Les États-Unis assurent que la plupart d’entre eux ne servent que de conseillers aux forces irakiennes et kurdes et ne font qu’assurer la sécurité de l’ambassade des États-Unis et de l’aéroport international de la capitale irakienne.
Dans le même temps, le général Dempsey, plus haut gradé de l’armée étasunienne, estimait lors d’une conférence de presse au Pentagone le 26 septembre :
« Les raids aériens de la coalition contre l’EI cette semaine en Syrie ont désorganisé les structures de commandement du groupe djihadiste et réduit ses capacités logistiques, mais cela ne suffit pas. »
Et d’ajouter que la force terrestre était nécessaire, mais qu’elle ne devait pas être une force américaine, estimant que « les rebelles syriens opposés aux djihadistes » devraient mobiliser au sol entre 12 000 et 15 000 hommes pour reprendre les zones toujours contrôlées par l’EI dans l’est de la Syrie, soit l’ordre de grandeur donné par les officiels irakiens.
Le général Dempsey a également confirmé que des conseillers étasuniens travaillaient déjà avec les forces irakiennes et kurdes et que la formation et l’équipement de l’opposition syrienne avait commencé.
C’est en tout cas un échec cinglant pour Barack Obama, qui avait fait du retrait des troupes étasuniennes d’Irak un des objectifs prioritaire de son premier mandat. Fin 2011, 39 000 soldats avaient ainsi quitté le sol irakien. Depuis le 8 août dernier, les forces étasuniennes ont mené plus de 200 frappes aériennes contre des cibles de l’EI en Irak, alors que le Congrès, non sans une certaine ambiguïté, a approuvé le déblocage de 500 millions de dollars pour financer la formation par les États-Unis d’environ 5 000 combattants de la « rébellion » syrienne afin de s’opposer à l’EI.