À présent qu’il est clairement démontré que le mouvement Occupy Central de Hong Kong est un mouvement de sédition soutenu par les États‑Unis [1], les lecteurs devraient comprendre que toute cette agitation récente n’est qu’un volet d’une vaste campagne menée sans relâche par les États‑Unis dans le but d’endiguer et de gagner à ses vues la nation chinoise.
Déjà, à l’époque de la guerre du Vietnam, la publication en 1969 des « dossiers secrets du Pentagone », comme on les a appelés, révélait que ce conflit faisait tout simplement partie d’une stratégie d’envergure destinée à endiguer et à contrôler la Chine.
Trois citations importantes [2] tirées de ces dossiers mettent en évidence cette stratégie. Il y est dit que :
« (…) la décision de février de bombarder le Nord Vietnam et l’autorisation de juillet de lancer la 1re phase de déploiement n’ont de sens que si elles viennent appuyer la stratégie de longue haleine menée par les États‑Unis pour endiguer la Chine. »
On y lit aussi que :
« La Chine (à l’instar de l’Allemagne de 1917, de l’Allemagne, pour l’Occident, et du Japon, pour l’Orient, des années 1930, et de l’URSS de 1947) se profile comme une puissance majeure menaçant de miner notre importance et notre efficacité dans le monde et à plus long terme, mais de manière plus menaçante encore, de monter toute l’Asie contre nous. »
Finalement, on y trouve un aperçu de l’immense théâtre régional à l’échelle duquel les États‑Unis s’étaient mobilisés contre la Chine à l’époque :
« Tout effort de longue durée visant à endiguer la Chine (vu que l’URSS “ endigue ” la Chine au nord et au nord‑ouest) doit comporter trois fronts : a) le front Japon‑Corée ; b) le front indo‑pakistanais ; et c) le front du Sud‑Est asiatique. »
En définitive, les États‑Unis ont perdu la guerre du Vietnam, ainsi que toute chance d’utiliser les Vietnamiens comme alliés interposés contre Beijing. Mais la longue guerre contre Beijing allait se poursuivre ailleurs.
Cette stratégie d’endiguement [3] allait être actualisée et exposée de façon détaillée dans le rapport de 2006 du Strategic Studies Institute, intitulé String of Pearls : Meeting the Challenge of China’s Rising Power across the Asian Littoral [Le collier de perles : Pour répondre au défi de la puissance grandissante de la Chine sur le littoral asiatique] [4]. Ce rapport présente, dans leurs grandes lignes, les efforts déployés par la Chine pour sauvegarder son réseau vital d’approvisionnement en pétrole s’étendant du Moyen‑Orient à ses rives de la mer de Chine méridionale, ainsi que les moyens à mettre en œuvre par les États‑Unis pour maintenir leur hégémonie à l’échelle des océans Indien et Pacifique. L’hypothèse est que si l’Occident, par sa politique étrangère, échouait à convaincre la Chine de participer en acteur responsable au système international de Wall Street et de Londres, une position de plus en plus conflictuelle devrait alors s’imposer pour parvenir à contenir la montée en puissante de cette nation.
Cette guerre par alliés interposés s’est manifestée sous la forme des prétendus printemps arabes, au cours desquels les intérêts chinois ont été mis à mal dans des pays comme la Libye, réduits au chaos par des mouvements de subversion soutenus par les États‑Unis, voire par des interventions militaires directes. Le Soudan sert lui aussi de terrain de bataille interposé [5] où l’Occident engendre le chaos pour expulser les intérêts chinois du continent africain.
Plus récemment, des troubles politiques ont ébranlé l’Asie du Sud‑Est. La Thaïlande ne s’est que tout récemment débarrassée d’un régime fantoche des États‑Unis [6] dirigé par le dictateur Thaksin Shinawatra, et ce, tandis que le Myanmar voisin s’efforce de conjurer le mouvement de sédition des fronts politiques anglo‑américains dirigés par Aung San Suu Kyi [7].
En Chine même, les États‑Unis se servent du terrorisme pour déstabiliser et diviser la société chinoise et rendre ingouvernable le vaste territoire chinois. Dans la province de l’ouest du pays, le Xinjiang, les États‑Unis soutiennent pleinement des séparatistes violents [8].