Une démocratie française autiste, qui refuse d’entendre des vérités trop douloureuses pour ses principes, que ses représentants violent pourtant chaque jour les uns après les autres. Liberté d’expression, égalité de traitement, fraternité sociale, respect de la nation, rien ne tient, ou alors juste les mots, pendus dans le vide. Pour faire tenir cette illusion, il y a de moins en moins d’employés, et de moins en moins crédibles. On en a chopé deux en plein vol et en flag de divagation : Caroline Fourest, la pasionaria de l’anti-France, et Patrick Weil, un historien de l’immigration sérieux. Comme quoi, personne n’est à l’abri.
Caroline Fourest ou la déroute de la pensée
- Caroline, toujours aussi pleine d’amour pour son prochain
Imaginez : pour défendre la laïcité, le dernier euphémisme pour « sionisme », qui en use des paquets – c’est fou la créativité dans ce domaine –, le système n’a trouvé que Caroline Fourest, dont le comportement et la morgue irritent même les animateurs les plus formatés de l’audiovisuel. C’est dire. Les intellectuels intelligents (on est obligé de préciser) qui veulent sauver leurs marges, et leur image, se désolidarisent peu à peu de ces propagandistes déguisés en penseurs qui s’enfoncent dans un marais de mensonges et de contrevérités. Un seul mot d’ordre : ne pas couler avec !
Émilie lit une ligne :
« Pas d’autre choix, ce sera le courage ou la lâcheté. C’est ça le coté binaire de Caroline Fourest ? »
Quand l’innocente Émilie Aubry, caution franchouillarde survivante sur LCP, interroge Caroline Fourest sur son dernier livre Éloge du blasphème, elle ne peut camoufler une certaine aversion devant l’inquiétante rigidité de « l’observatrice des extrémistes ». Autrement dit, flic de la pensée. À bout d’arguments, invoquant à chaque question la « confusion » de l’adversaire, la petite caissière du lobby tente par des moyens infantiles d’échapper à l’impasse conceptuelle dans laquelle elle s’est, à force de refuser toute contradiction, même sensée, surtout sensée, toute seule fourrée.
Envoyée au casse-pipe, détestée ou raillée par tout le monde intellectuel qui mérite ce nom et par une majorité des internautes, devenus décisifs dans la balance (même si nombre ne fait pas loi), soutenue par une coalition de menteurs, d’escrocs et d’assassins, elle traîne ses arguments insoutenables sur les plateaux complaisants, quand plus personne n’y croit. On dirait la fin de règne médiatique d’une princesse déchue, qui a fait son temps, qui ne sert plus, et qui dessert ses patrons. Que va-t-elle devenir ?
Alors, pour compenser, elle verse dans un embrouillaminis mythomaniaque, convoque des amalgames tout droit sortis d’un esprit phobique, rejette ses propres contradictions sur l’adversaire, perdant en direct le fil de ses pensées. Spectacle pathétique de la cerise du mensonge sur le gâteau de la propagande, énormité s’ajoutant à l’énormité. C’est sans fin, et cet emballement cybernétique préfigure une sortie de route. Évidemment, c’est une image. Pourvu que le Créateur ne lui fasse pas perdre le contrôle de son véhicule (après celui de sa pensée), on pourrait nous accuser de terrorisme fourestophobe !
Le 23 mai 2015, Caroline est naturellement l’invitée de La Cité du livre, sur La Chaîne parlementaire, pour son livre Éloge du blasphème. Un thème qui lui est cher, un éloge du blasphème pratiqué par ses anciens « amis » de Charlie Hebdo, mais uniquement de ce côté-ci de la barrière, l’autre blasphème n’ayant droit à aucun éloge. Après la princesse au petit pois, la princesse aux deux poids deux mesures ! Conclusion, si on poursuit sa thèse : le blasphème est une prérogative de la pensée dominante. Seul le puissant peut blasphémer, ce qui heurte un peu la définition, mais bon.
- LCP, la chaîne garantie 100% sans questions vaches (antisionistes)
Émilie Aubry :
« Vous vous êtes spécialisée depuis maintenant 15 ans, 20 ans, dans l‘observation de ceux que vous nommez les extrémistes, qu’ils soient Front national ou islamistes radicaux… Première question : pourquoi ce livre, ça s’appelle éloge du blasphème ? Et pas éloge de la laïcité ou éloge de la République ou éloge de la liberté ?
– Parce qu’aujourd’hui c’est la petite lumière qu’on essaye d’éteindre et derrière c’est évidemment tout qui partira avec : la philosophie des Lumières qu’il y a derrière, le droit de moquer le sacré, si on peut pus moquer le sacré on n’est déjà plus en démocratie laïque, donc il fallait défendre les plus audacieux, les plus ambitieux, les plus avant-gardistes, pour, défendre tout le reste derrière. »
Émilie lit le passage sur Plantu :
« Après Charlie, je le cite, il faut une trêve des blasphèmes, que les dessinateurs européens cessent de dessiner Mahomet et que les Iraniens cessent de caricaturer la shoah. Pourquoi elle vous dérange fondamentalement cette phrase Caroline Fourest, est-ce qu’on peut pas y lire aussi une espèce de message de sagesse ou d’apaisement pacificateur ?
– Oh non ! L’équivalent c’est absolument terrible, c’est l’équivalence qui mène à la confusion que sème Dieudonné derrière, même si évidemment Plantu…
– C’est le même genre d’amalgame que ceux qui disent pourquoi Dieudonné peut pas avoir de liberté de parole et pourquoi Charlie en avait une ?
– Ça mène à la même confusion et c’est très bien, enfin, écoutez, c’est précisément décrit dans le livre où justement y a des chapitres et des sous-chapitres qui distinguent bien les différents niveaux d’argumentaires et les différentes intentions, et il est très clair dans le livre et dans mon esprit… que Plantu a cru bien faire… Plantu a cru bien faire. Simplement je m’en souviens à l’époque quand on était déjà sous le feu des menaces, pendant l’affaire des caricatures à Charlie, je peux vous dire que c’est pas que moi, qui ai très mal vécu cette phrase de Plantu, c’est tous mes camarades dessinateurs. Parce qu’on était juste en train de se battre contre des gens qui disaient Charlie Hebdo veut montrer les dessins danois parce que en gros on est menacés de mort, veut utiliser Mahomet pour se moquer des intégristes, et pendant ce temps l’Iran nous répondait par un concours sur la shoah. Ce qui régalait l’extrême droite, ce qui régalait Dieudonné. Et Plantu, dessinateur, démocrate, euh, subtil, intelligent, que l’on respecte tous évidemment, à mon avis à ce moment-là a eu cette phrase terrible qui était de dire je propose la trêve des blasphèmes, en renvoyant dos à dos le fait de moquer la shoah et le fait de rire du fanatisme. »
« Comment vous expliquez encore une fois que quelqu’un comme Plantu se mette à tenir ce genre de phrase que vous jugez ambivalente ou ambiguë ? Pourquoi, c’est quoi ? C’est de la peur, de la lâcheté, c’est une vision de la laïcité qui n’est pas la même que la vôtre ?
– [...] Non on ne fait pas la paix en semant la confusion, encore une fois entre se moquer de l’extermination des gens, c’est-à-dire inciter à la violence physique, et moquer le sacré qui mène à la violence physique parce que c’est l’opposé, dans un cas c’est du blasphème et dans l’autre c’est de l’incitation à la haine.
– On est depuis l’après-Charlie encore dans cette société des amalgames, on les a tous entendus… ces profs qui disent effectivement aujourd’hui je ne sais plus expliquer dans ma classe à mes élèves qui me disent mais finalement quelle est la différence entre Dieudonné se moquant des juifs et Charlie se moquant des musulmans, qu’est-ce que vous leur dites à ces profs ?
– Y a tout un chapitre pour eux dans le livre, je n’ai pensé qu’à eux en écrivant… Parce que je n’en pouvais plus d’entendre ces amalgames ces ces ces, ces énormités intellectuelles… »
L’opposition c’est eux, pas nous
Après avoir tartiné Dieudonné de nazisme, Fourest se jette sur Todd avec élégance :
« Que d’abord il assume sa position polémique et engagée, qu’il ne se bride pas derrière une méthodologie dont la défaillance a été plus que démontrée et, et ensuite que quand des gens défilent derrière des slogans fraternels, antiracistes, pour soutenir des victimes de terrorisme, je ne sais pas qui il est pour le, pour dire de ces gens-là qu’ils sont xénophobes et racistes. »
Émilie, pas très rassurée, clôt gentiment l’entretien :
« Éloge du blasphème, c’est le titre de votre livre Caroline Fourast, c’est publié chez Grasset… »
Caroline Fourast ! On espère que BHL, le parrain de Miss Confusion, n’a pas entendu ! Sinon les coups de fil vont pleuvoir sur la pauvre Émilie, qui essaye, tant bien que mal, de faire son travail journalistique dans un secteur aux dés pipés. Nous, on assiste à la scène, et on est partagés entre pitié et dérision.
On ne va pas s’acharner sur une seule personne, même limitée intellectuellement, qui mérite le respect en tant qu’être humain, si tant est qu’elle n’est pas un cyborg sorti des usines à propagande du CRIF (il faudrait lui couper le poignet pour voir si y a des fils dedans mais elle ne serait certainement pas d’accord et elle ne sait peut-être pas elle-même qu’elle est un cyborg de Sion), mais le travail de dénonciation des juifs d’aujourd’hui (dans le sens d’opposants ou d’ennemis du système) est trop sale moralement pour nous laisser sans réaction. Il y a en 1940 des antisémites qui n’ont pas dénoncé de juifs, il y a en 2015 des intellectuels qui ne crachent pas sur le travail de reconstruction de E&R, même s’ils n’adhèrent pas au mouvement. Beaucoup de politiques, de journalistes, de sociologues, viennent faire leur marché sur notre site, empruntant et pillant à plus ou moins grande échelle, avec toujours un bénéfice notable. Personne n’accuse Emmanuel Todd d’avoir trouvé son inspiration dans les doutes que nous avons exprimés et développés dès les premières heures des attentats de janvier 2015. Mais, curieusement, tous les essais qui cartonnent sont basés sur une remise en cause de la parole officielle, que nous avons, entre autres, initiée. Zemmour avant Todd avec son Suicide français a inauguré de sa plume acide la critique de l’idéologie régnante, jusqu’à un certain point.
La non-acceptation ou criminalisation de l’argumentation différente ou opposée est la marque de tout totalitarisme. Le système envoie contre notre cohérence (qui a le mérite ou l’ambition d’embrasser une bonne partie du réel) des agents de confusion, dont l’objectif est de rabaisser le niveau – jusqu’à eux – et de brouiller des arguments valables en associant à chacun de nos concepts des contre-mesures déplacées, futiles, ou délirantes. En infantilisant le débat, il s’agit de noyer toutes les tentatives de l’intelligence des choses, de sortir la tête de l’eau.
Patrick Weil, le nouvel humoriste de la démocratie
On assiste de fait à une défaite de la pensée, que chantait le barde Finkielkraut, mais de la pensée dominante, pas de la pensée pure. Evolution prévisible et logique, après tout. Du coup, le système est obligé de sortir des munitions plus sérieuses que des Fourest à ses contradicteurs, pour ne pas se ridiculiser. Le niveau de contradiction de la contradiction augmente : c’est la dialectique en marche. Tout ce que nous demandons, un combat loyal sur le plan des idées entre hommes de bonne volonté !
Ce qui est marrant, c’est qu’ « on » nous répond par petits juges interposés. C’est déjà ça, et il suffit de le comprendre comme tel. Car il n’y a rien de plus subversif qu’une question intelligente qui flotte dans l’air devant tout le monde, même si on n’a pas le droit de lever les yeux sur elle, et encore moins de l’évoquer… Elle inquiète, accapare toutes les pensées, grossit comme un nuage… Alors il faut bien qu’un « volontaire » un peu poussé de l’armée d’en face se dévoue et aille au contact. C’est pourquoi nous leur « répondons », avec élégance et raison.
Le 24 juin, le petit juge Yann Barthès reçoit l’historien de l’immigration Patrick Weil dans son Petit Journal. Vous allez voir que Patrick, s’il n’est pas un agent embrouilleur comme Caro – c’est le niveau du dessus, quand même –, nous prend un peu pour des jambons. Mais c’est ça ou rien ne tient, dans son argumentation et dans son livre, Le Sens de la République. Il est obligé de dire… des absurdités. C’est le système faussement démocratique qui le mandate. Notre critique n’est donc pas personnelle. Écoutons Patrick.
Barthès :
« En une phrase, c’est quoi la République ?
– C’est d’abord tous les citoyens qui ont le pouvoir. C’est pas un roi, c’est pas un empereur, c’est les citoyens. Qui élisent leurs représentants.
– Elle est en danger ?
– Elle est toujours discutée parce que comme c‘est des citoyens qui la constituent, il faut qu’ils, à travers leur histoire ils construisent des valeurs communes, et parfois on n’est pas d’accord sur ces valeurs communes.
– Identité nationale, c’est quoi l’identité de la France, vous parlez de quatre piliers.
– Le principe d’égalité, qui est puissant, avant même la Révolution, mais à travers la Révolution et pis jusqu’à aujourd’hui, c’est pas encore achevé, mais ça nous travaille. Y a la mémoire de la République française, y a pas beaucoup de pays qui ont une mémoire positive de leur révolution, y a les Américains et y a les Français…. On est le seul pays qu’on regarde dans le monde entier parce qu’on descend dans la rue… Et enfin y a la quatrième valeur qui est la laïcité, dont tout le monde parle. »
La démocratie, c’est les citoyens qui élisent leurs représentants… et qui ont le pouvoir. Il faut oser dire ça. Un collégien de 5ème le pourrait à la rigueur. Mais un chercheur surdiplômé ? On dirait une phrase de l’avant-Matrix, de la préconscience politique. On ne sait pas si Patrick va sur le Net, mais il devrait y jeter un œil, avant de sortir de telles phrases. S’il croit à cette illusion, alors il ne peut pas être un chercheur sérieux. Ou alors, il invoque cette ineptie pour des motifs politiques, ce qu’on peut comprendre. Mais quel propagandiste va se l’avouer ? Le monde a changé, Pat, il y a des Français qui pensent, désormais. Après la leçon de démocratie pour élèves de 5ème, Patrick attaque le difficile sujet des discriminations, sur lequel l’artiste va laisser éclater tout son talent.
Weil :
« Alors y a eu trois grandes discriminations qui ont touché les Français dans le passé. D’abord il y a eu l’esclavage, reconnu comme crime contre l’humanité parce qu’on traitait les êtres humains comme des objets, comme des animaux, comme des propriétés, reconnu par la Constitution de 1794 et qui entraînait la déchéance de la nationalité française si on continuait à pratiquer l’esclavage, on est le premier pays à l’avoir fait… Ensuite il y a eu la colonisation qui a été faite contre l’esclavage, quand à Berlin en 1885 les Européens ont dit on va conquérir l’Afrique, pour la coloniser, on va abolir l’esclavage, tous ces Africains ce sont des êtres humains mais on veut les civiliser, parce qu’ils sont pas assez civilisés, donc on a créé de la discrimination institutionnelle, on a massacré, mais ce n’était ni un génocide, ni un crime contre l’humanité. Ensuite pendant la Seconde Guerre mondiale, les juifs, les Tziganes, un certain nombre de populations on a cherché à les exterminer totalement, c’était à la fois un crime contre l’humanité et un génocide. »
Là, on coupe la bande deux minutes. Les Noirs c’était ni un génocide ni un crime contre l’humanité. Soit. Va dire ça aux descendants de la sanglante guerre de Namibie (1904-1908), où les ethnies héréros et namas ont littéralement été décimées (il en restait un sur dix) par les Allemands, qui en profiteront pour inaugurer la joyeuse mode des camps de concentration.
- Héréros ayant fui les camps allemands en 1907
Après ce petit classement victimaire opportun (le rappel de la hiérarchie immuable), les freins lâchent, Pat part en roue libre, plus personne ne peut l‘arrêter :
« La France respecte la liberté de conscience de chacun, y compris des athées et des agnostiques… La laïcité française, ce qui fait la particularité de la France, c’est que le président jure sur la Constitution, par sur la Bible, y a pas de prières au parlement avant les sessions du parlement, parce que sinon ça serait vouloir influencer les citoyens ; or c’est la liberté de conscience des citoyens qui est le premier principe de la laïcité. »
La loi de 1905 s’exerce bien, sauf que la synagogue a remplacé l’église. Et les prières, nos gouvernants vont les faire en douce au dîner du CRIF. On serait dans Matrix, on remplacerait chaque membre fantoche de notre gouvernement par son vrai occupant (oh comme le mot est bien choisi), et la réalité prendrait un tour beaucoup plus… inquiétant.
On ne doit pas habiter sur la même planète que Patrick. On se répète sa phrase destinée aux pays des Bisounours à grosses lunettes roses avec ecsta dans le buffet :
« La France respecte la liberté de conscience de chacun. »
On n’a jamais rien entendu d’aussi cynique depuis la sortie de Taubira sur la nationalité française accordée aux enfants nés par GPA hors de France, ou celle de Peillon sur les ABCD de l’égalité qui n’existent pas… Ah, les socialistes, ces humoristes incorrigibles.
Sinon, après Caro et Pat, y a-t-il des volontaires pour reprendre le flambeau des générateurs de fables ?