Tandis que des quenelliers sont poursuivis, un homme qui avait fait un salut nazi au Grütli [1] a été acquitté. En effet, le salut hitlérien n’est pas punissable s’il n’a d’autre but que d’afficher des convictions personnelles. C’est ce qu’a jugé le Tribunal fédéral le 21 mai dernier à Lausanne en acquittant un skinhead qui l’avait exécuté lors d’une manifestation en 2010. Pendant ce temps, des quenelliers sont toujours traqués dans le pays.
En effet des pompiers genevois avaient été mis à pied en décembre 2013 pour avoir fait la quenelle et douze militaires sont en proie à une enquête pénale pour des photos de quenelles. C’est dans ce contexte qu’est intervenu le blanchiment par la justice suisse d’un homme qui avait fait le salut hitlérien pendant une cérémonie de commémoration au serment du Grütli.
Pourtant l’homme, dans un premier temps, n’avait pas échappé aux persécutions, ayant été condamné par la justice cantonale à 300 francs d’amende et 10 jours-amende avec sursis pour discrimination raciale. Mais en dernière instance, le Tribunal fédéral a annulé cette condamnation et rappelé que « faire le salut hitlérien en public ne constitue pas une discrimination raciale punissable pénalement si l’intention est uniquement d’afficher les convictions nationales-socialistes personnelles. Ce geste ne devient punissable qu’à partir du moment où l’auteur veut faire de la publicité auprès de tiers pour le national-socialisme. »
Cette décision s’est prise en vertu d’un rapport du Conseil fédéral daté du 30 juin 2010 à propos du classement de la motion 04.3224 concernant l’interdiction de l’utilisation publique de symboles « racistes », qui ne sont pas punissables s’il n’expriment qu’une « conviction personnelle » et ne visent pas à « propager » une idéologie. Un argument que pourront désormais faire valoir les quenelliers poursuivis en Suisse.