Le président sud-soudanais Salva Kiir, en visite en Chine, a indiqué que les autorités soudanaises ont déclaré la guerre à son pays, rapportent mardi les médias internationaux.
"Cette (visite) se produit à un moment critique pour la République du Soudan du Sud, car nos voisins de Khartum ont déclaré la guerre au Soudan du Sud", a affirmé le chef de l’État sud-soudanais.
Lundi 23 avril, le président soudanais Omar el-Béchir, en visite dans la région pétrolière de Heglig, que se disputent les deux pays, a déclaré que le Soudan du Sud a été "vaincu" par Khartoum et a qualifié les autorités sud-soudanais d’"insecte nuisible" qu’il fallait éradiquer.
Le 12 avril, les troupes sud-soudanaises ont envahi la zone de Heglig, qui appartient au Soudan selon le verdict de la Cour internationale de Justice de la Haye de 2009. Khartoum a déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU. Juba a par la suite retiré ses troupes de la région de Heglig conformément à une déclaration du président du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée le 12 avril.
Cependant, la situation reste tendue dans la zone frontalière, empêchant d’appliquer l’accord sur la délimitation de la frontière commune sur 1.800 km. Depuis le début de l’année, Khartoum et Juba ont à plusieurs reprises évoqué la possibilité d’une guerre.
Juba accuse Khartoum de soutenir des groupes rebelles dans le Sud-Soudan. Pour sa part, Khartoum accuse Juba d’appuyer les combattants du "Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord" opérant dans les Etats frontaliers du Sud-Kordofan et du Nil Bleu. En outre, les autorités des deux pays s’accusent mutuellement de complots visant à renverser les régimes en place.