La session parlementaire extraordinaire menée au pas de charge a permis de mesurer l’ampleur du remodelage libéral que la droite entend imposer en profondeur à la société française. Et qui ne fait donc que commencer. L’omniprésence du président de la République et sa volonté de concentrer et de contrôler tous les pouvoirs sont à la hauteur des « fractures sociales » ou des « ruptures » que vise ce projet de société. Cela ne va pas sans contradictions, qui se font jour sur chaque dossier. Comment imposer un alourdissement de la TVA en se prétendant champion du pouvoir d’achat ? Comment supprimer des milliers de postes d’enseignant et parler d’égalité des chances ? Comment augmenter le rationnement des soins avec la franchise médicale et se présenter en défenseur de la solidarité nationale ?
À l’épreuve de vérité qui s’annonce, s’ajoutent les effets mêmes du tout-financier libéral qui dictent chacune des mesures prises, en projet ou à venir. Le dernier en date est le krach de la spéculation sur les prêts hypothécaires américains. Le moindre de ses effets à venir n’est pas celui qui va freiner encore plus une croissance déjà atone du fait de la soumission aux dogmes du « tout pour les actionnaires ». Elle pèse sur les investissements. Elle impose l’austérité salariale. Elle grève des comptes publics déjà lestés par la priorité d’assurer aux mêmes de substantiels cadeaux fiscaux et de nouvelles ressources pour la spéculation la plus stérile.
La recomposition du paysage politique a commencé avec la victoire d’un Nicolas Sarkozy qui a su s’attirer l’électorat du Front national et sortir ainsi brusquement du 50-50 apparent des vingt dernières années entre droite et gauche. Elle s’est poursuivie, et continue, par l’« ouverture » à des personnalités qui, au fond, révèlent les failles à gauche, apparues lors de la campagne présidentielle et depuis le référendum européen. Pour une partie de la gauche, le principe d’acceptation de « l’économie de marché » masque mal en fait l’absence d’alternative crédible à la dictature des marchés financiers du capitalisme mondialisé, si ce n’est l’adhésion à l’horizon indépassable qu’elle constituerait. Dès lors, pourquoi ne pas lorgner vers le côté droit, jusqu’au Modem ? Et l’enjeu à gauche se résumerait à un seul dilemme, résumé ainsi par le directeur de Libération : « Comment trouver un leader quand on n’a pas de projet ? Mais comment trouver un projet quand on n’a pas de leader ? »
PS, Verts et PCF sont à l’heure des débats. Ces débats concernent le peuple. Santé, école, solidarité, recherche, enjeux du vieillissement, retraites, services publics, salaires, efficacité économique, usage des fonds publics aux entreprises… : sur tous ces sujets comme sur la vision d’ensemble qui doit les inspirer, chaque parti a à se prononcer, à travailler, à proposer pour riposter pied à pied à celle de la droite. Les débats à mener concernent aussi le chantier de la pratique politique, du fonctionnement et de l’utilité à retrouver aux yeux des citoyens. Débat en champ clos ? Retour de la dictature des sondages et des experts et de la course à la petite phrase ? Si la gauche veut réellement s’opposer à la politique actuelle et inventer une autre logique de croissance et de justice sociale et démocratique, ce débat-là est à mener avec tous : intellectuels, élus, syndicalistes, salariés ou chômeurs, militants associatifs…
Nicolas Sarkozy a choisi de présenter en exclusivité son discours programme de politique économique devant les grands patrons du MEDEF, lors de leur « université d’été », jeudi prochain. L’Humanité donne, elle, rendez-vous à tous à sa Fête et, particulièrement, à tous les débats qui viseront à jeter les bases d’un autre avenir à gauche.
Par Michel Guilloux
Source : http://www.humanite.fr
À l’épreuve de vérité qui s’annonce, s’ajoutent les effets mêmes du tout-financier libéral qui dictent chacune des mesures prises, en projet ou à venir. Le dernier en date est le krach de la spéculation sur les prêts hypothécaires américains. Le moindre de ses effets à venir n’est pas celui qui va freiner encore plus une croissance déjà atone du fait de la soumission aux dogmes du « tout pour les actionnaires ». Elle pèse sur les investissements. Elle impose l’austérité salariale. Elle grève des comptes publics déjà lestés par la priorité d’assurer aux mêmes de substantiels cadeaux fiscaux et de nouvelles ressources pour la spéculation la plus stérile.
La recomposition du paysage politique a commencé avec la victoire d’un Nicolas Sarkozy qui a su s’attirer l’électorat du Front national et sortir ainsi brusquement du 50-50 apparent des vingt dernières années entre droite et gauche. Elle s’est poursuivie, et continue, par l’« ouverture » à des personnalités qui, au fond, révèlent les failles à gauche, apparues lors de la campagne présidentielle et depuis le référendum européen. Pour une partie de la gauche, le principe d’acceptation de « l’économie de marché » masque mal en fait l’absence d’alternative crédible à la dictature des marchés financiers du capitalisme mondialisé, si ce n’est l’adhésion à l’horizon indépassable qu’elle constituerait. Dès lors, pourquoi ne pas lorgner vers le côté droit, jusqu’au Modem ? Et l’enjeu à gauche se résumerait à un seul dilemme, résumé ainsi par le directeur de Libération : « Comment trouver un leader quand on n’a pas de projet ? Mais comment trouver un projet quand on n’a pas de leader ? »
PS, Verts et PCF sont à l’heure des débats. Ces débats concernent le peuple. Santé, école, solidarité, recherche, enjeux du vieillissement, retraites, services publics, salaires, efficacité économique, usage des fonds publics aux entreprises… : sur tous ces sujets comme sur la vision d’ensemble qui doit les inspirer, chaque parti a à se prononcer, à travailler, à proposer pour riposter pied à pied à celle de la droite. Les débats à mener concernent aussi le chantier de la pratique politique, du fonctionnement et de l’utilité à retrouver aux yeux des citoyens. Débat en champ clos ? Retour de la dictature des sondages et des experts et de la course à la petite phrase ? Si la gauche veut réellement s’opposer à la politique actuelle et inventer une autre logique de croissance et de justice sociale et démocratique, ce débat-là est à mener avec tous : intellectuels, élus, syndicalistes, salariés ou chômeurs, militants associatifs…
Nicolas Sarkozy a choisi de présenter en exclusivité son discours programme de politique économique devant les grands patrons du MEDEF, lors de leur « université d’été », jeudi prochain. L’Humanité donne, elle, rendez-vous à tous à sa Fête et, particulièrement, à tous les débats qui viseront à jeter les bases d’un autre avenir à gauche.
Par Michel Guilloux
Source : http://www.humanite.fr