L’agent de l’Amérique

Notre bien-aimé Président n’est pas très applaudi en France, que ce soit dans ses rares tournées provinciales, ce milieu naturel hostile peuplé de Gilets jaunes, ou dans ses 14 Juillet, où il se fait abondamment siffler et insulter, se refait une santé « populaire » en Afrique, et précisément au Cameroun. Il faut dire que dans les anciennes AOF et AEF, on se fait tailler des croupières par les nouvelles puissances : États-Unis, Chine, et plus récemment Russie.

De toute façon, que ce soit avec ou sans Macron, et même s’il joue les anticolonialistes de bac à sable, l’Afrique ne veut plus des Français, elle préfère les Américains, les Chinois et les Russes, avec quelques variations. Par exemple, la construction chinoise de la grande autoroute Est-Ouest algérienne se passe moyennement bien. Mais quand on ne veut plus des sales Français, on se retrouve avec les Chinois, qui ont une idéologie du travail très... XIXe !

Macron, fidèle à son habitude antinationale, a fustigé la colonisation française au Cameroun, qui n’a certes pas été de tout repos, on pense à la terrible répression de 1955 à 1962. On dirait que les Camerounais révoltés contre l’Occupant ont un peu morflé pour les Allemands...

Macron en a donc profité pour tirer sur les Russes, accusés de tous les maux par une magnifique inversion accusatoire, et notre presse subventionnée par l’État (2 milliards par an pour relayer une propagande inepte) avait bien préparé le terrain avec des infos commandées par l’Élysée sur la nocivité du groupe Wagner, ces méchants mercenaires russes, alors que les mercenaires américains de Blackwater ne la dérangeaient guère.

Mais voilà, nos médias sont pro-américains, même si ces derniers nous taillent des croupières en nous sectionnant la perfusion du gaz russe pour la remplacer par leur saloperie de gaz de schiste, beaucoup plus cher à extraire et à exporter ! Un choix qui ne fait même pas hurler nos écolos, ces bons petits bérets verts...

On écoute donc not’bon Pwésident devant un public acquis à sa cause, des applaudisseurs comme il y a les pleureuses orientales...

Pardon, ça c’était pour le pauvre Dussopt, on a retrouvé l’extrait de l’hôpital qui se fout de la charité :

Ce discours insensé pourrait s’appliquer au régime français soumis à l’oncle Sam : d’ailleurs, Macron, au-delà du fait qu’il est l’employé de théâtre de la Banque et des Lobbies, est l’homme des Américains. Tout ce qu’il fait arrange l’Amérique et dérange la France, point à la ligne.

Giorgia Meloni, la nouvelle populiste qui monte en Italie (avec l’aval des Américains) a peut-être raison de renvoyer la balle à Macron, mais c’est encore une lutte fratricide entre Européens, divisés au profit de l’Amérique.

Dans l’affaire ukrainienne, la France et l’Allemagne sont en train de tout perdre au profit de l’Empire, même si les Allemands tentent de poursuivre leurs achats de gaz russe. Macron n’est qu’un pion dans ce Grand Jeu, il nous fait honte et pitié.

La visite de Macron au Cameroun vue par les Russes (traduction)

Le président français Emmanuel Macron a entamé hier sa tournée africaine par sa première visite au Cameroun. Cette visite, qui était censée annoncer le retour de la Cinquième République dans la grande politique africaine, n’a pas été marquée par les percées diplomatiques particulières de Macron.

Malgré les tensions entre la France et le Cameroun suite aux propos de Macron en soutien à l’opposition locale, le leader de la Cinquième République a été chaleureusement accueilli à Yaoundé.

La visite s’est déroulée sans manifestations, ce qui indique l’absence d’un sentiment anti-français significatif dans le pays.

Macron n’a pas réussi à exercer une pression personnelle sur le président Paul Biya, leur face-à-face n’ayant duré qu’une heure.

Lors d’une conférence de presse conjointe, le Président français n’a pas pu obtenir une réponse directe de M. Biya, âgé de 89 ans, à la question de sa participation à la prochaine élection présidentielle et de sa succession politique. Le transit de l’électricité au Cameroun restera un point sensible dans les relations entre les deux pays.

Dans son discours aux journalistes, Macron s’est davantage concentré sur la Russie que sur le Cameroun.

La promotion des intérêts russes sur le continent, la présence du CMP Wagner en RCA et le rejet « hypocrite » des sanctions anti-russes par les dirigeants africains préoccupent le chef de la Cinquième République plus que la menace terroriste au Cameroun.

La lutte contre le terrorisme et le séparatisme dans les régions anglophones de Bamenda et Buea (dites Ambazonia) a été proposée par le président de la Cinquième République pour être résolue en changeant la constitution et en fédéralisant le Cameroun.

Ni les autorités ni l’opposition au Cameroun n’ont été pleinement satisfaites de la visite de Macron.

Bien qu’il ait critiqué les poursuites pénales contre les opposants de Paul Biya en 2018 et 2020, le président français a refusé hier tout contact, même informel, avec les partis d’opposition. La tâche de maintenir les relations avec l’administration actuelle s’est avérée plus importante que le « soutien à la démocratie ».

Dans le même temps, Macron n’a pas répondu aux espoirs financiers de Paul Biya en évitant de parler d’une aide financière pour la reconstruction des régions occidentales du Cameroun. La question des 62 millions d’euros promis à Yaoundé par François Hollande reste ouverte.

La seule « carotte » de Macron aux autorités camerounaises a été la promesse de divulguer les données d’archives françaises sur la période coloniale. Les gouvernements français et camerounais vont mettre en place une commission bilatérale d’historiens pour rendre publics des documents sur le « passé sombre » de la Cinquième République en Afrique.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron poursuivra sa tournée par une visite au Bénin, où une expansion terroriste depuis le Mali et le Burkina Faso a commencé l’an dernier, non sans l’implication de la France. Il est probable que le chef de la Cinquième République tentera de pousser l’idée d’opérations françaises contre le Jamaat Nasr al-Islam wal Muslimeen dans le nord du pays.