En cas d’aggravation de la crise dans les pays en difficulté, la France est l’Etat européen (encore "épargné" par la crise) qui en subira le plus les conséquences. C’est ce qui ressort des documents publiés par l’Autorité bancaire européenne.
Ridicule ! Pour une fois, la planète finance est unanime. Les stress tests bancaires menés par l’Autorité bancaire européenne sont absurdes, aberrants... ridicules. Quelques exemples. Dans le pire des scénarios, le taux de chômage portugais est... meilleur que celui qui sévit actuellement. Idem pour la France. Et le risque de défaut partiel de la Grèce n’a pas été pris en compte. Résultat : il ne manquerait que 2,5 milliards à une poignée de banques européennes exotiques pour faire face à la crise. En même temps, personne ne s’attendait véritablement à mieux ; Six mois après les premiers stress-tests de 2010, Allied Irish Banks, une banque irlandaise qui avait été déclaré "sûre", a fait faillite. De la belle ouvrage...
Les chiffres pour de vrai, ou presque...
A ce jour, si l’on se contentait de prendre en compte la dégradation réelle des actifs bancaires liés aux dettes grecques, portugaises et irlandaises, il faudrait supprimer de 50 milliards à 100 milliards de la balance comptable de nos banques. + 150 milliards d’euros si l’on intègre l’Italie - qui vient de voter un plan économique d’urgence - et l’Espagne - dont la situation se dégrade d’heure en heure.
Faites vos jeux, les jeux sont faits... rien ne va plus !
Selon une étude de JPMorgan Cazenove, 20 banques européennes auraient 80 milliards à lever pour éviter la cata à venir. En mars dernier, l’agence de notation Standard & Poor’s avait mené ses propres tests de résistance : elle estimait alors que les banques européennes auraient besoin de 250 milliards d’euros de capitaux supplémentaires. Goldman Sachs prédisait, elle, que les banques européennes devraient lever au moins 29 milliards d’euros pour pouvoir suivre le rythme.
Vous suivez ? Non. En réalité, personne ne suit plus rien. Sauf les cours de bourse. Il faut néanmoins souligner un petit graphique qui résume assez bien la situation, publié dans les colonnes du Wall Street Journal. Basé sur les chiffres relevés par l’Autorité bancaire européenne, il représente l’exposition des grosses banques européennes, pays par pays, aux risques de dégradation de la situation économique du Portugal, de l’Irlande, de l’Italie, de la Grèce et de l’Espagne. Surprise ! Avec 300 milliards d’euros, la France arrive en troisième position, juste derrière l’Espagne et l’Italie (forcément...). Pas franchement rassurant.