L’ancien président américain a fait mercredi sa première apparition médiatique depuis qu’il a été reconnu responsable d’agression sexuelle par un tribunal de New York.
Un Donald Trump combatif a rejoué mercredi 10 mai sa partition favorite pour son grand retour sur la chaîne CNN, le candidat à l’élection de 2024 multipliant les provocations et les piques, sous les applaudissements de ses fans. Ce « town hall », un grand rituel de la politique américaine, était la première apparition médiatique de l’ancien président américain depuis qu’il a été reconnu responsable d’agression sexuelle par un tribunal de New York. Donald Trump a d’ailleurs longuement moqué son accusatrice, la qualifiant de « tarée ».
L’échange constituait aussi un exercice périlleux pour CNN, où Donald Trump n’était pas apparu dans un tel format depuis son élection en 2016. La chaîne, avec laquelle il entretient des relations conflictuelles, était accusée de lui offrir un mégaphone malgré ses mensonges sur l’élection de 2020, perdue face à Joe Biden. Et, mercredi soir, Donald Trump a une nouvelle fois martelé - sans preuve - que ce scrutin était « truqué ». Il faudrait être « un idiot » pour ne pas le reconnaître, a lancé d’un ton taquin le républicain à la cravate rouge. L’ancien dirigeant, favori pour la primaire républicaine, ne s’est pas non plus fermement engagé à accepter le résultat de la présidentielle de 2024.
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Il s’est par ailleurs montré extrêmement évasif sur la guerre en Ukraine, refusant de dire concrètement s’il souhaitait une victoire de Kiev ou de Moscou. Sur l’avortement, dossier sur lequel les républicains sont de plus en plus mal à l’aise, Donald Trump a là encore refusé de dire s’il promulguerait une interdiction nationale de l’avortement.
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Cet échange a souvent été tendu. « Vous n’êtes pas quelqu’un de bien »... « Vous ne savez pas de quoi vous parlez »... l’ancien président a plusieurs fois injurié la modératrice Kaitlan Collins, étoile montante de CNN.
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Mais dans un univers médiatique très compétitif, les chaînes ont besoin de spectacle. Les frasques de Donald Trump, qu’elles choquent ou amusent, font de l’audience - CNN a connu certains de ses meilleurs scores sous sa présidence. Le choix de reprogrammer le tempétueux septuagénaire a toutefois été vivement critiqué. « À tous ceux qui, sur Twitter ou ailleurs, ont prédit que ce town hall sur CNN serait un désastre pro-Trump, vous aviez raison », a dénoncé le politologue Larry Sabato.
Le camp Trump s’est en revanche ravi de la performance « fantastique » de son candidat. Un de ses conseillers s’est réjoui, auprès de l’AFP, que Donald Trump ait eu l’opportunité de « parler de son programme » à l’audience de CNN, ce qu’il n’avait pas fait « depuis bien longtemps ».
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