Malgré tous ses morts, que la France pleure, comment faire pour que ces attentats nous rendent plus forts ? En réconciliant le pays avec lui-même.
Le propre d’un attentat est de faire surgir la mort de n’importe où. En Occident, nous sommes habitués à contrôler la mort, par les soins, le confort, la médecine, la diététique, etc. Notre durée de vie moyenne en atteste. Les Français savent vivre, et bien vivre. Ils savent moins mourir, ce que savent – bien malgré eux – les peuples en guerre. Mais la France ne veut pas être en guerre. Pourtant, on l’y oblige.
Qui ? On le saura, peut-être. On espère juste que « l’État islamique », qui revendique les tueries de la nuit du 13 au 14 novembre 2015, n’est pas le masque des « opérations spéciales » de l’Empire. Ce qui serait très décevant, sur les objectifs réels et les méthodes de la dominance mondiale. Ainsi, la qualité de vie française, notre quiétude, que tant de pays nous envient, et qui est symbolisée par Paris, est ébranlée. Il nous faudra la reconstruire, car c’est notre bien le plus précieux, résultat de siècles d’efforts, d’évolution, d’intelligence, même si tout n’a pas été parfait, dans le passé.
Reconstruire la confiance entre nous, et en nous. Ne pas voir dans l’Arabe qui habite l’étage du dessous un tueur potentiel shooté au Captagon avec une kalachnikov dans son armoire, entre le mouton égorgé et la fatma cachée. Ne pas voir dans le juif qui habite au-dessus un manipulateur-né, les poches pleines de nos impôts détournés, à l’origine de toute ce qui dysfonctionne dans l’immeuble et, par extension, dans le pays.
Mais voir la manipulation des jeunes désespérés issus des cités, sans avenir – sauf celui de se faire exploser à la gueule des « nantis » –, à qui les organisateurs des tueries confient opportunément une formation militaire, politique (succincte) et religieuse, dans le but de faire le plus de mal possible. Une valorisation et un destin que personne d’autre ne leur propose. Et ça nous fait du mal, c’est indéniable. Mais le peuple français, que l’on croit faible, sait encaisser. On dit qu’une prison c’est une école qui manque : la violence terroriste serait le « retour » négatif de notre injustice sociale…
Voir aussi la réalité de la politique d’agression israélo-américaine, quasi-suicidaire au Proche-Orient, qui entraîne toute une région dans une spirale mortifère, sans offrir la moindre porte de sortie, négociation ou paix. Cette paix que la France a réussi à construire, sur mille ans, en elle-même, puis avec ses voisins. Et qui est un bien sacrément précieux.
Il ne s’agit pas d’un plaidoyer pacifiste empreint de niaises espérances, mais de la seule issue dans cette guerre déclarée au peuple de France, un peuple qui ne veut pas éclater en morceaux. Pour cela, il faut resserrer les liens, de proches en proches (on dit horizontaux), pas forcément dans le sens vertical, celui que prône notre président, dont la caste n’a fait que jeter de l’huile sur le feu pour son propre bénéfice, depuis trois ans.
Il s’agit, comme dit le Christ, cité par Matthieu dans les Évangiles, « d’être comme des brebis au milieu des loups, prudents comme les serpents, et simples comme les colombes ».
De garder sa pureté morale, son aspiration au Bien, sans ignorer le Mal, et ses vices : en l’occurrence, les montages, intoxications, et autres coups bas contre les peuples.
Vouloir ressouder la France par-delà ses failles, qui sont réelles mais que les radicaux de tous bords tentent d’élargir. Réconcilier, c’est ce que E&R tente de faire, avec lucidité, et courage, dans les difficultés que vous savez.
Parce que la France vaut mieux que ceux qui la dirigent aujourd’hui.