C’est bien entendu le sionisme qui tente d’imposer une vision monolithique de ce qui est en fait à l’origine une pluralité de cultures juives, et non un judaïsme, traversée par des oppositions diverses dans le rapport établi aux autres. De même on essaie de nous rentrer dans le crâne qu’il n’y a qu’une seule sensibilité en Islam, représentée par des fantômes en tchador et des timbrés prêts à se faire exploser en hurlant.
Et le débat remonte à loin. Déjà Rabbi Eliézer et Rabbi Yochoua s’opposent. Le second pense que les goyim auront leur part dans le monde futur. Et certainement, l’homme qui se tient droit, qui a de la compassion pour son prochain, sans entrer dans des arguties à propos de qui est le prochain, puisqu’au fond de nous-mêmes nous savons toujours reconnaître dans un autre homme l’humanité, et qui s’efforce de demeurer humble, celui-là, quelle que soit la religion ou la philosophie qui lui donne une verticalité morale, est juste.
Peut-être qu’au fond le débat se joue entre ceux qui ont perdu leur âme pour quelques piécettes et des babioles matérielles, désireux d’entraîner les autres dans leur chute, et ceux qui luttent encore parce qu’ils sentent qu’il y a plus en l’homme que l’homme et que nous ne vivons pas que de pain. Parfois on se dit qu’il vaudrait mieux s’abandonner, s’endormir une fois gavé de consommation, bercé par une quelconque ineptie télévisuelle. À quoi bon se cultiver, travailler à découvrir d’autres cultures, apprendre des langues étrangères quand on voit l’insolence triomphante de la bêtise et de la vulgarité ?
Et puis des paroles vous reviennent : « J’ai vu sous le soleil l’impiété dans le lieu du jugement, et l’iniquité dans le lieu de la justice. Et j’ai dit en mon cœur : Dieu jugera le juste et l’injuste, et alors ce sera le temps de toute chose. » Ecclésiaste, 3, 16-17.
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