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Réédition Kontre Kulture : L’Église et le ralliement, de Philippe Prévost

Philippe Prévost, historien, essayiste, docteur ès lettres et licencié en droit, a écrit de nombreux ouvrages, dont Autopsie d’une crise politico-religieuse : la condamnation de l’Action française et La France et l’origine de la tragédie palestinienne. Il a confié aux éditions Kontre Kulture, le soin de rééditer son ouvrage de référence : L’Église et le ralliement. Nous le remercions de la confiance qu’il nous a accordée.

 

Le lent et continu déclin de l’Église n’est pas la conséquence d’attaques extérieures contre lesquelles elle pourrait se défendre, comme elle l’a toujours fait. Le constat est bien plus grave : l’Église est rongée de l’intérieur et sa chute, commencée il y a plus d’un siècle, a été précipitée par trois causes que l’on peut identifier. La « doctrine du ralliement » est née en 1892, lorsque Léon XIII demanda aux catholiques, qui dans leur grande majorité étaient monarchistes, de devenir républicains, pour des raisons électoralistes qu’il pensait favorables à l’institution. Mais l’enfer étant pavé de bonnes intentions, cette politique aboutit à la loi de 1905 séparant l’Église et l’État avec les suites que l’on connaît. Car la République n’était pas neutre, elle était laïque – on pourrait dire laïciste –, naturaliste, maçonnique et anti-catholique.

Pour des raisons similaires, le pape Pie XI condamna l’Action française en 1926. Cette condamnation d’un mouvement fédérant de nombreux catholiques préoccupés par les questions politiques permit l’essor de l’Action catholique, ensemble de mouvements créés par l’Église en direction de diverses catégories de la société – la JOC, Jeunesse ouvrière chrétienne, en est un des exemples les plus connus –, portés principalement par des laïcs et s’orientant rapidement à gauche de l’échiquier politique.

Le concile Vatican II acheva le déclin de l’Église. Convoqué entre 1962 et 1965 par le pape Jean XXIII dans le but affiché de procéder à son aggiornamento – littéralement sa mise à jour –, il consomma en réalité sa soumission aux vainqueurs idéologiques de la guerre, c’est-à-dire aux hérésies apparues entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle : modernisme, américanisme, œcuménisme.

Ce sont ces trois phases – et les liens qui les unissent – qu’analyse ici l’auteur pour nous faire comprendre quel mal décime l’Église. Car ce n’est pas en épousant toujours plus le siècle, comme certains le préconisent, qu’elle se relèvera : elle doit au contraire s’élever au-dessus de lui, au risque de mourir.

 

Entretien avec l’auteur réalisé par Kontre Kulture en 2012, à propos de la précédente édition de l’ouvrage :

 

Se procurer l’ouvrage chez Kontre Kulture :

 






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32 Commentaires

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  • Je veux dire à nouveau à Alain Soral toute ma gratitude. La France est profondément Chrétienne. La crise qu’elle traverse aujourd’hui résulte de l’oubli de ses racines, de ses croyances et de son passé. Publier Philippe Prévost, Monseigneur Henri Delassus, Léon de Poncins (...et pourquoi pas Ernest Jouin ?), Jacques Bainville, participe de l’effort indispensable à LA RENAISSANCE de la France.

     

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  • #1525046

    Excellente nouvelle ! Il y a un moment que je cherche ce livre. Avec cette réédition, ce sera plus facile. Merci KK !

     

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  • #1525077

    Ce qui arrive à l’Eglise catholique est dans l’ordre des choses ! dans le système actuel, où l’argent est la théologie du monde en mouvement, les églises, de toutes obédiences, n’ont d’autre choix que d’épouser leur époque, au risque de mourir...

     

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  • #1525115
    Le 31 juillet 2016 à 21:12 par Patriote syndiqué
    Réédition Kontre Kulture : L’Église et le ralliement, de Philippe (...)

    Une des raisons du déclin de l’Eglise c’est également qu’elle professe des valeurs de faiblesse et de culpabilité incompatibles avec l’âme des européens authentiques.

     

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    • #1525170

      exact ! les peuples des forêts furent ramenés à la raison par l’action militante du catholicisme dont les valeurs - la grâce, le repentir, la passion du christ etc. - ont érodé, en deux mille ans, la virilité autrefois légendaire des Européens...

       
    • Entièrement d’accord. En ce qui me concerne j’ai suivi pendant plus d’un an le catéchisme en vue d’être baptisé, mais entre les messes du dimanche à l’ambiance de vieille bonne femme, les discours évoquant uniquement la paix et l’amour (qui prônées comme seules et uniques valeurs à suivre deviennent alors comme de puissants dissolvants), les réunions mens(tr)uelles au diocèse au cours desquelles étaient uniquement discutés des sujets de bonne femme, c’est à dire psychologiques et individualistes, puis finalement l’appel du Pape à héberger chez nous, à nos frais, de véritables envahisseurs, m’ont convaincu de ne pas poursuivre sur cette voie là. J’ai fait l’effort d’essayer de me convertir non seulement pour ne pas être celui qui interrompt une tradition millénaire, mais également parce qu’édifié par le récit des évangiles. Cependant fréquenter cette nouvelle église est un supplice pour tout européen qui se respecte. Leurs valeurs sont à mille lieux de celles véhiculées par les anciennes légendes, qui sont l’expression des croyances profondes des européens, elles en sont même l’antithèse.

       
    • #1525422

      Gaël, vous n’aviez qu’à aller dans une chapelle de la Fraternité Saint Pie X (ou sédévacantiste) plutôt que d’aller chez des apostats soumis à l’antipape de Rome...

       
    • @ Jean-Baptiste

      Certes mais à cette époque là je ne les connaissais pas et comme on dit chat échaudé craint l’eau froide. Je m’arrête là sur mon cas car mon intention n’était pas vraiment de parler de moi (pas sûr que cela intéresse grand monde), mais plutôt d’illustrer par un exemple la manière dont cette église parvient à dégoûter d’elle même et d’abonder dans le sens qu’elle est effectivement largement responsable de sa propre déchéance.

       
  • #1525378

    Le Pape se comporte aujourd’hui comme un socialiste, progressiste, mondialiste, il suffit de voir ses commentaires récent . c’est à se demander si lui aussi n’a pas été mis en place par certains pouvoir externe à l’église et Benoit 16 viré par les même ! .

     

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  • #1525420

    Léon XIII n’a pas demandé aux catholiques de devenir républicains, mais de s’unir pour le bien de la religion, quel que soit le régime qu’ils défendaient.

    Concernant la condamnation de l’Action française, Charles Maurras n’a pas été condamné pour le bien qu’il faisait (ce que l’on ne peut dénier en bon catholique), mais pour le mal : à savoir ses doctrines hérétiques qui faisaient de l’Église un simple instrument au service du pouvoir politique ; alors que l’Église en tant que Corps Mystique du Christ a une fin supérieure, surnaturelle, et n’est soumise à aucune institution ni aucun gouvernement terrestre : elle est supérieure aux États (d’où l’excommunication de plusieurs rois au Moyen-Âge). On peut débattre de l’opportunité de la condamnation de l’Action Française, mais pas de son bien fondé : en soi elle était bel et bien condamnable, à cause des hérésies de Charles Maurras.

    La couverture du livre a un côté blasphématoire car elle fait de Léon XIII le jouet de la franc-maçonnerie ; or il a dénoncé cette secte et publié des encycliques anti-modernistes...

     

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    • #1525518
      Le Août 2016 à 15:10 par Grindsel Tirédunevi
      Réédition Kontre Kulture : L’Église et le ralliement, de Philippe (...)

      Vous avez formulé avec justesse une remarque que je voulais faire et qui n’a pas passé la modération (peut-être était-il trop médiocre, désolé pour le manque de temps, mais le message est compréhensible pour les bonnes volontés).

      - La monarchie est l’instrument du catholicisme, et non l’inverse. Elle n’est pas une profession de foi. Elle n’est pas meilleure en soi, elle n’est meilleure que parce que - et quand elle est - catholique. En gros : tout système peut être bon s’il est catholique, et tout système est mauvais s’il ne l’est pas.
      - C’est avoir peu de foi que de croire que la république n’aurait pas pu devenir catholique, la preuve avec le Sacré cœur.
      - L’action française était ouvertement agnostique, il y a donc une raison religieuse évidente à sa condamnation.
      - Il y a ceux qui mettent le coq au dessus de la croix (comprenne qui pourra), et ceux qui mettent la croix au dessus de tout, et le coq à ses pieds (catholique avant tout et nationaliste secondairement, plus par saine pénitence / devoir d’État bien compris, que par affection naturelle pure ou exaltation naïve). On pourrait dire : "Si vous aimez vos parents (ou votre patrie) plus que moi, vous n’êtes pas dignes de moi."

      - Vatican 2 n’est PAS l’église, qui est éclipsée (sans autorité visible). Qu’importe les soit-disant vocations au sein de la secte Vatican 2, elles ne sont pas motivées par la vraie foi, et leur ordination n’est même pas valide (cf. le magistère).
      - Vatican II n’est pas seulement la défaite politique des catholiques, c’est avant tout la défaite de la foi, qui a pour cause profonde l’antique concupiscence humaine (dont personne n’est exempt), et le châtiment (ou la "récompense") de la désobéissance chronique.
      - Pour finir, un peu de recul : l’Église n’a nullement mission d’assurer aux chrétiens une vie tranquille et confortable, mais de les conduire au ciel. Cette vie éphémère n’est pas une fin mais un moyen. "Ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront. Ce n’est pas la tranquillité que je suis venu apporter, mais le glaive."
      Elle n’a pas reçu les promesses du temps qui passe, mais celles de l’éternité.
      L’Église militante a toujours été, au milieu du monde, combattue et persécutée, de l’extérieur comme de l’intérieur (rébellion). Mais la gloire de ses triomphes est en proportion de ses épreuves. C’est quand elle est élevée en croix, broyée, anéantie, qu’elle devient féconde. "Plus l’Enfer semble puissant, plus il est proche de sa ruine."

       
    • Je ne connais pas la question aussi bien que ceux qui en parlent, même si cela m’intéresse fort, néanmoins votre commentaire Jean-Baptiste me fait penser à un autre argumentaire qui se développait en 2005, concernant le Traité de Lisbonne à savoir en reprenant vos mots :

      "Les européistes en 2005 avec le fameux Traité n’ont pas demandé aux peuples respectifs de devenir européens, mais de s’unir pour le bien de la religion de la concurrence libre non faussée, quel que soit le pays d’où ils venaient.

      Les mots sont propres, l’intention l’est moins et les résultats sous nos yeux !

      Bref, on n’attrape les mouches avec du vinaigre dit plus rapidement !

       
  • #1525527

    Cette vidéo est une pièce, importante, de plus, dans la compréhension du puzzle. Philippe Prévost, compte-il apporter une suite, jusqu´à 2016, car, au bout du dégoût, il y a Julie Le Gros hic. Tout se tient, quand petit, à petit, l´enquête policière recoupe les indices, les témoignages, et les preuves. Il est presque sûr que les aieux de cette Julie furent de braves paysans pauvres, se signant devant les magnifiques calvaires, épargnés, par la Révolution.

    J´ai longtemps fréquenté les librairies, contemplant chaque fois la nullité grandissante des livres à l´étalage. On peut affirmer, sans exagérer, que les Éditions Kontre-Kulture par un choix limité, exigeant, et justifié, lavent les écuries d´Augias, qu´est devenue l´édition francaise.
    Hormis the best-seller Comprendre l´Empire, j´aimerais bien connaître les chiffres de vente.

     

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  • L’Eglise de Rome est tombée dans le schisme au cours des siècles qui ont précédé l’année fatidique 1054. Constantinople est alors devenue la nouvelle Rome de l’Eglise Catholique Orthodoxe. On voit aujourd’hui la 3ème Rome se constituer à Moscou.
    C’est parce que la Russie est une terre sainte qu’elle a vu se déchaîner contre elle la rage bolshévique, qui a fait plus de martyrs que les premiers siècles du christianisme. C’est aussi parce que la Russie est une terre sainte que le christianisme des Apôtres et des Pères de l’Église y renaît plus fort que jamais !
    J’invite les occidentaux ignorants de la spiritualité catholique orthodoxe à lire le témoignage du moine Tikhon (Chevkounov), publié en français sous le titre "Père Rafaïl et autres saints de tous les jours". Il s’agit d’une collection d’histoires vécues qui se lit comme un roman. Sinon, pour une approche plus systématique, les écrits de Kallistos (Timothy) Ware sont la meilleure référence actuelle.

     

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    • #1526022

      L’Église locale de Rome ne peut pas sombrer dans l’hérésie puisqu’elle est indéfectible en tant qu’Église particulière, de même que l’Église catholique est indéfectible en tant qu’Église universelle.

      Ce sont les Grecs qui ont sombré, et d’ailleurs le fait que Constantinople soit tombée le jour de la Pentecôte n’est pas un hasard : Dieu les a punis de leurs hérésies contre le Saint-Esprit.

      Les contrées chrétiennes qui sont durablement tombées sous la domination des païens dans l’histoire sont toutes des contrées qui ont mérité ce châtiment à cause de leurs hérésies ; comme au contraire toutes les nations préservées sont celles qui ont conservé la foi intacte. C’est précisément ce que racontent les prédictions de l’Apocalypse selon Saint Jean.

      Si le Moyen-Orient n’avait pas été monophysite, arien, ou encore nestorien, Dieu n’aurait pas permis que l’islam en fasse la conquête.

       
  • Je pense que E&R devraient s’intéresser à la composition de la curie romaine. Il y a des cardinaux qui semble s’opposer à la direction de l’Eglise actuelle. Je pense
    - au patron de l’Ordre de Malte ; le cardinal américain Raymond Burke,

    - au préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi ; le cardinal allemand Gerhard Ludwig Müller,

    et surtout,
    - au préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal guinéen Robert Sarah.

    Certains de leurs discours sont étonnants.
    Et ils sont tous plus ou moins favoris si conclave il y avait.

    Tous n’est pas à jeter, même au plus haut de la hiérarchie de l’Eglise.

     

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  • Pour commencer, et au dela de l’opinion, je dois redire mon admiration, tres souvent, des commentaires faits sur ce site. J’avoue etre souvent largue, mais Messieurs, Mesdames qui commentez ici, vous avez tout mon respect.

    Et concernant le sujet qui nous interesse ici, je vois plein de references, de livres, de citation.... et pour l’ex gauchiste baptise non pratiquant que je suis, et qui en vieillissant sent renaitre en lui une envie de foi (ou du moins une remise en question profonde de qui je suis sur le plan ’mystico-spirituel’), je vais avouer que je m’y perds completement...

    Je vous trouve tous interessants, tous coherents, voire convaincants.... d’ou mon angoisse : ou est la verite ? ou est le juste ? prenez moi comme un profane qui se reveille et veut humblement comprendre.

    Il y a tant d’ouvrages, de references, des faits, de personnages.... Je m’y perds !

    Cependant, mes respects. Encore une fois.

    PS : desole pour ce texte sans accent, mais etant a l’etranger, je n’ai pas de clavier azerty sous la main ! :)

     

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