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Raoult, Perronne, Delépine et Joyeux visés par une plainte du Conseil de l’ordre des médecins

Six médecins sont visés par une plainte du Conseil national de l’ordre des médecins. En cause, les propos qu’ils ont tenus depuis le début de l’épidémie de Covid-19, sur l’hydroxychloroquine ou la gestion de crise du gouvernement.

 

Six médecins sont visés par une plainte du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) depuis le début du mois de décembre 2020. Parmi eux, le Professeur Didier Raoult et l’infectiologue Christian Perronne. Les informations, révélées par l’Agence de presse médicale APMNews, ont été confirmées par le Cnom auprès de l’AFP.

Les plaintes du Cnom visent aussi le Pr Henri Joyeux, cancérologue à la retraite, le Dr Nicole Delépine, ancienne oncologue pédiatrique à Garches, le Dr Nicolas Zeller, médecin généraliste, et le Dr Rezeau-Frantz, également généraliste.

APMNews précise que le Cnom a saisi les chambres disciplinaires de première instance. Les médecins concernés par la plainte se voient reprocher des propos tenus ou des faits commis durant la pandémie de coronavirus.

Le Professeur Didier Raoult, de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée, très présent dans les médias depuis le début de l’épidémie, est mis en cause pour sa défense de l’hydroxychloroquine et ses propos sur la gestion de crise par le gouvernement et les conflits d’intérêts dans la recherche internationale sur les traitements du Covid-19. Ses propos avaient poussé le conseil départemental de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône à saisir la juridiction disciplinaire, et le Cnom a choisi de s’y associer.

Le 27 mai, il défendait son point de vue sur Twitter en publiant l’extrait d’une étude menée sur l’hydroxychloroquine, pointant les bons résultats qui auraient été obtenus sur les malades du covid-19.

« Nous avons diagnostiqué 6 836 patients (soit 10,4 % des patients venus consulter), dont 3 737 inclus dans notre cohorte. L’âge moyen était de 45 ans, 45 % étaient des hommes et le taux de mortalité était de 0,9 % », précisent les résultats de l’étude. De plus, « ni torsades de pointes [troubles du rythme cardiaque], ni morts subites n’ont été à déplorer ».

 

Le Professeur Perronne renvoyé de son poste à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches

Pour sa part, le Professeur Perronne a été renvoyé de son poste de chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), comme l’a annoncé l’institution le 17 décembre.

Depuis plusieurs mois, dans un contexte de crise sanitaire, le Professeur Christian Perronne a tenu des propos considérés comme indignes de la fonction qu’il exerce par ceux qui l’attaquent. Le collège de déontologie avait été saisi et l’avait souligné dans un avis qui avait été remis à l’intéressé, « qui n’en a pas tenu compte », a informé l’AP-HP dans un communiqué.

L’avocat du Professeur Perronne, Me Thomas Benages, a répondu à l’AP-HP dans une lettre publiée par France-Soir le 20 décembre, où il explique que « l’AP-HP a violé la liberté d’expression des enseignants-chercheurs » en licenciant son client. En outre, l’avocat expose les arguments avancés par l’AP-HP dans sa décision du 17 décembre : le Professeur Perronne aurait depuis plusieurs mois, « dans un contexte de crise sanitaire tenu des propos contraires à l’obligation de dignité, alors même qu’il est praticien hospitalier » et « il a mis clairement en cause la compétence et la qualité des services de certains hôpitaux de l’AP-HP, les accusant implicitement d’être à l’origine du décès de patients ».

Me Benages déclare dans la missive que l’AP-HP justifie aussi sa décision en affirmant que « dans le cadre d’un film, intitulé "Hold Up", le Professeur Perronne a tenu publiquement des propos non confraternels à l’égard d’un médecin en formation ». Selon l’avocat, l’AP-HP ferait référence aux propos du Professeur Perronne dans Hold Up sur le « LancetGate », du nom d’une revue scientifique ayant publié une étude qui s’est révélée infondée sur l’inefficacité de l’hydroxychloroquine.

« Moi je pensais que tout allait être réglé quand il y a eu le LancetGate […] un article a été publié avec notamment Nathan Peiffer-Smadja, qui est un interne à Bichat […] Ils ont fait soit disant une méta-analyse, une analyse de tout ce qui a été publié, mais c’est affligeant quand on lit cet article, comment il a pu être publié dans un grand journal ! […] Cette étude est totalement bidon ! Mais elle a fait la Une des médias pendant trois jours en disant "maintenant ça y est la messe est dite, la chloroquine ne marche pas" », affirme le Professeur Perronne. Des idées qu’il soutient aussi dans son livre Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? (Albin Michel, 2020).

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