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Qui est Mathias Vicherat, nouveau directeur de Sciences Po Paris ?

Nommé mercredi 10 novembre 2021 à la tête de Sciences Po Paris pour « tourner la page » Olivier Duhamel, Mathias Vicherat est un pilier des réseaux mondialistes de gauche en France et un pur produit de l’oligarchie.

Un nouveau directeur pour un nouvel élan. Mathias Vicherat, sans aucune expérience dans l’enseignement supérieur, a été choisi, mardi, par le conseil de l’Institut d’études politiques pour prendre les commandes de la prestigieuse école parisienne, avec 21 voix sur 31. Il a obtenu le feu vert de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) ce mercredi soir, confirmant sa nomination. (Libération)

 

 

Mathias Vicherat succède à Frédéric Mion (ancien conseiller technique de Jack Lang et secrétaire général de Canal+, ami proche d’Édouard Philippe), directeur de l’Institut d’études politiques de Paris (plus couramment appelé Sciences Po Paris) d’avril 2013 à février 2021. Contraint à la démission suite à l’affaire Duhamel (il a reconnu avoir été mis au courant dès 2018 des « agissements » d’Olivier Duhamel, alors président de la FNSP, sans jamais les avoir dénoncés), Frédéric Mion a été « réintégré » au Conseil d’État le lendemain de son départ de Science Po.

Selon le rapport d’inspection commandé par la ministre de l’Enseignement supérieur, dont la lecture l’a décidé à démissionner, il a menti aux enseignants, aux étudiants, à la presse et à l’inspection. Dès 2018, il a cherché à éviter que l’affaire ne s’ébruite, et début 2021 il a voulu cacher que six autres personnes au sein de Sciences Po étaient au courant des accusations portées contre Olivier Duhamel. (Wikipédia)

À la tête de Sciences Po Paris, véritable antichambre de l’ENA, Frédéric Mion succédait lui-même à Richard Descoings, « le premier pédé de Sciences Po » (selon ses propres termes), membre du club Le Siècle comme Duhamel et lui aussi conseiller d’État. Sarkozyste de gauche (coopté par Jack Lang dans un premier temps puis par le banquier Michel Pébereau, conseiller financier de Nicolas Sarkozy, dans un second temps), cet apôtre de la « discrimination positive », habitué des loges maçonniques, ami d’Israël et de la Turquie, restera dans l’esprit des initiés comme la figure extravagante du lobby gay institutionnel français. Libertin réputé très proche de ses étudiants (Juan Branco lui a rendu un vibrant hommage), Richard Descoings est retrouvé mort, nu, le 3 avril 2012 dans une chambre du Michelangelo, un hôtel de la 51e Rue à New York. Bien qu’ayant épousé en 2004 Nadia Marik, son « bras droit » à Sciences-Po, Richard Descoings aura partagé la vie de celui qu’il a connu au Conseil d’État, l’ancien président de la SNCF Guillaume Pépy (président de 2008 à 2019).

Chez eux, presque chaque soir, se retrouve toute une génération de hauts fonctionnaires homosexuels venus de la Cour des comptes, du quai d’Orsay ou du Conseil d’État. C’est un univers presque exclusivement masculin, soudé par son appartenance à l’énarchie autant que par son sentiment d’être minoritaire. (Extrait de "Richie" de Raphaëlle Bacquet)

C’est un séducteur qui jouit de faire souffrir ceux qui l’aiment. Il provoque, cherche à subvertir, à « déniaiser » les garçons qui l’entourent. Les jeunes chargés de mission du directeur ont hérité d’un surnom glaçant : « Les gitons ». (Extrait de "Richie" de Raphaëlle Bacquet)

 

Revoir les commentaires d’Alain Soral suite à la mort de Richard Descoings (extrait de l’entretien d’avril 2012) :

 

Alain Soral expulsé du Sciences-Po de Richard Descoings en 2006 :

 

Après l’outrance gay (sans parler de la « fuite en avant financière et de la gestion peu scrupuleuse des deniers publics » pour reprendre les termes du rapport de la Cour des comptes à propos de l’ère Descoings) et les accusations d’inceste, il s’agissait donc de redorer le blason de la direction de Sciences Po.

 

Mathias Vicherat, pilier oligarchique déterminé mais discret

Toute la procédure a été truquée sans vergogne pour qu’à la fin, il ne reste que la candidature de Mathias Vicherat, l’ami du Président, sans aucune expérience universitaire. Ils ont méthodiquement écarté toutes les candidatures sérieuses. (Un professeur anonyme de Sciences Po, citation rapportée "Marianne")

Préféré à Christine Musselin (63 ans, sociologue et enseignante à Sciences Po) et à Olivier Faron (61 ans, historien et administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers), le « jeune » macronien (43 ans) Mathias Vicherat est un ancien étudiant de Sciences Po devenu énarque puis haut fonctionnaire et cadre de grands groupes privés. Un parcours qualifié d’« atypique » par le Libération de Dov Alfon (ancien des services de renseignements israéliens)...

D’abord proche des « milieux de gauche » (UNEF, ATTAC) lors de ses années Sciences Po, ce fils d’un ancien cadre de la FNAC fondateur du mouvement Utopia (qui « défend des convictions écologiques et solidaires ») et d’une éducatrice spécialisée « communiste pendant longtemps » a notamment travaillé auprès de Jean-Luc Mélenchon (de 2000 à 2002) au cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur (Mélenchon était alors ministre délégué à l’Enseignement professionnel).

En 2001, celui qui dit avoir grandi dans une cité HLM des Lilas (93) publie aux éditions L’Harmattan un essai consacré au rap : Pour une analyse textuelle du rap français.

 

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Mathias Vicherat, jeune bobo fasciné par la banlieue...

 

En 2002, Mathias Vicherat (également, selon Libération qui l’adore, diplômé d’un DEA de sciences politiques et d’un DESS de gestion publique) intègre l’ENA et la promotion Léopold Sédar Senghor (2002-2004) aux côtés, entre autres, de :

- Gaspard Gantzer, ancien conseiller presse de Laurent Fabius, ancien chargé de la communication de François Hollande à l’Élysée puis candidat LREM aux municipales de 2020

- Boris Vallaud, époux de Najat Belkacem et actuel porte-parole du PS

- Amélie Castera, actuelle directrice générale de la Fédération française de tennis, ancienne directrice générale adjointe d’AXA, Young Leaders 2008 de la French-American Foundation, seconde épouse de Frédéric Oudéa, banquier PDG de la Société Générale et ancien conseiller technique de Nicolas Sarkozy

- Sébastien Proto, actuel directeur de la stratégie de la Société Générale, ancien associé-gérant de Rothschild & Cie et conseiller « officieux » de Nicolas Sarkozy

- Julien Aubert, député LR du Vaucluse, secrétaire général adjoint des Républicains de 2017 à 2019, Young Leaders 2013 de la French-American Foundation

- Étienne Champion, ancien directeur de cabinet de Marisol Touraine (ancienne ministre de la Santé très liée au géant de l’industrie pharmaceutique GlaxoSmithKline, actuelle présidente d’Unitaid, organisation internationale d’achats de médicaments financée par Bill Gates et Bill Clinton)

- Nicolas Namias, banquier international, directeur général de Natixis et directeur général chargé des Finances et de la Stratégie du groupe BPCE

- Amélie Verdier, directrice générale de l’agence régionale de santé d’Île-de-France et ancienne secrétaire générale de l’AP-HP

- Sébastien Veil, directeur chez PAI Partners (fonds d’investissement), petit-fils de Simone Veil et neveu de Jean Veil (ami d’Olivier Duhamel, qui a quitté le club Le Siècle suite à l’affaire...)

- Sibyle Petitjean, PDG de Radio France et épouse de Sébastien Veil, membre de l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, ancienne collaboratrice de Martin Hirsch dans le cadre d’un programme de transformation de l’AP-HP

- et d’Emmanuel Macron, actuel président de la République...

Avec Manu, on faisait la bringue ensemble. On allait au karaoké. Il connaissait par cœur Stone et Charden, Gérard Lenorman aussi.

 

Une incroyable (et intrigante) promotion de l’ENA qui est la seule promotion dont le classement a été invalidé par le Conseil d’État... Une partie des élèves s’est en effet insurgée contre le classement final qui a notamment permis à Emmanuel Macron (annoncé second puis finalement cinquième par la presse) d’intégrer l’Inspection générale de finances, véritable accélérateur de carrière s’il en est...

Ami intime de Macron (il est présent au mariage d’Emmanuel et Brigitte en 2007) et témoin de mariage du couple Veil-Petitjean, Mathias Vicherat est un homme du sérail oligarchique qui procède par étapes.

En 2004, il entame sa carrière en tant que directeur de cabinet du préfet de la région Picardie, puis devient, de 2006 à 2008, sous-préfet chargé de mission en Seine-Saint-Denis.

En 2008, il travaille aux côtés du sarkozyste Frédéric Péchenard à la direction générale de la Police nationale.

Entre le sous-préfet de gauche et le grand flic proche de Nicolas Sarkozy, le courant passe. Au point que l’actuel vice-président de la région Île-de-France ne tarit pas d’éloges sur son ancien conseiller technique. « S’il a des défauts ? Plein : il est jeune, beau, vif et sympa », rigole l’élu des Républicains. « Au boulot, il est remarquable. Professionnellement top. Je retravaillerai avec lui sans hésiter. (...) Je vais vous dire quelque chose que vous ne savez peut-être pas : il est champion de bras de fer, il a même battu le numéro 2 du Raid. Ça lui sera peut-être utile avec les cheminots ! » (Franceinfo)

En 2010, il devient directeur adjoint au cabinet du maire de Paris, Bertrand Delanoë.

En 2012, il remplace Nicolas Revel (actuel directeur de cabinet du Premier ministre Jean Castex, fils de l’agent atlantiste Jean-François Revel et de la journaliste antisociale Claude Sarraute) en tant que directeur de cabinet de Bertrand Delanoë. Considéré comme proche de ce dernier, il copréside l’Association des anciens collaborateurs, qui regroupe près d’une centaine de proches de l’ancien maire de Paris surnommés les « bébés Delanoë ».

En 2013, il épouse la présentatrice Marie Drucker, fille de Jean Drucker (premier patron de M6) et nièce de l’animateur Michel Drucker. Au tableau de chasse de cette dernière, on retrouve notamment l’écrivain Marc Lévy, l’ancien sénateur UMP François Baroin, le banquier vedette de Lazard Matthieu Pigasse, l’humoriste Gad Elmaleh et le cuisinier Cyril Lignac...

Bertrand Delanoë est le parrain du fils de Mathias Vicherat et Marie Drucker.

 

 

Conservant son poste à la mairie de Paris, il devient directeur de cabinet d’Anne Hidalgo en 2014.

De 2017 à 2018, Mathias Vicherat exerce la fonction de directeur général adjoint en charge du projet d’entreprise et de la communication du groupe SNCF, passant ainsi des mains de Delanoë-Hidalgo à celles de Guillaume Pépy...

Pressenti début 2019 pour remplacer Sylvain Fort au gouvernement Macron au poste de conseiller en communication (suite à l’affaire Benalla), il décline pour rejoindre le secteur privé et le secrétariat général de Danone (multinationale spécialisée dans l’agroalimentaire, fondée par Isaac Carasso et actuellement gérée par Gilles Schnepp et Franck Riboud), un poste de lobbyiste moins exposé et plus rémunérateur qui était libre depuis l’entrée d’Emmanuelle Wargon (elle aussi membre du club Le Siècle) au gouvernement. Mathias Vicherat est alors propulsé en quatrième position du classement Choiseul 2018 des « 100 leaders économiques de demain ».

 

Un futur ministre ?

Le curriculum vitæ de Mathias Vicherat dévoile, derrière un apparat d’« homme de gauche » méritocrate, un profil de calculateur aux dents longues, au croisement de tous les réseaux, grimpant sagement les échelons de la superstructure française.

Je pense qu’il ferait un très bon politique. Mais s’il s’engage en politique, c’est pour être actif, pas pour végéter. Les leviers de pouvoir, c’est ça qui l’excite. (Mathieu Larnaudie, écrivain)

Sciences Po n’est probablement qu’une étape pour l’ambitieux Mathias Vicherat. Si l’on en croit le rythme imprimé par son parcours, dans deux ans il quittera l’école pour un poste plus prestigieux et tout semble indiquer qu’une place lui est d’ores et déjà réservée auprès de son « ami » Emmanuel Macron. Après avoir « apaisé » les fantômes (et les finances) de Sciences Po, bien sûr... [1]

 


 

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Notes

[1] Pour la petite histoire, son dossier de candidature de dix pages précise que l’abandon du concours, qui a cédé la place à une sélection sur dossier sous Richard Descoings, est « une décision qu’il faut conforter car la fracture sociale est moins forte au moment de l’oral d’admission » et que ce « modèle de démocratisation doit amplifier l’inclusion et la promotion de l’égalité des chances » tout en insistant sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles...

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