Au moment de quitter la Maison-Blanche, Barack Obama peut se targuer d’une cote de popularité de 53 %, selon le baromêtre quotidien de l’institut Gallup, lundi 7 novembre.
[...]
Pourtant, certaines de ses promesses sont restées lettre morte. Selon le site Politifact (en anglais), Barack Obama a mené à bien seulement 45 % de son programme. Dans 26 % des cas, il a dû se soumettre au compromis. Et parfois renoncer ou se renier : 22 % de ses promesses n’ont pas du tout été tenues, tandis que 1 % d’entre elles sont au point mort, et 5 %, toujours en cours de réalisation. Avec un tel bilan, nourrit-il quelques regrets ? Franceinfo revient sur les espoirs déçus d’un président qui pensait que tout était possible.
Guantanamo : un boulet au pied d’Obama (pour l’instant)
Ce qu’il a promis. L’engagement de Barack Obama était clair : « Fermer le centre de détention de Guantanamo Bay ». Lancée à l’initiative de son prédécesseur George W. Bush et motivée par « la guerre contre le terrorisme », cette base américaine installée sur le sol cubain et reconvertie a compté jusqu’à 775 prisonniers, tous suspectés d’activités terroristes ou de soutiens à des groupes terroristes. « C’est devenu un outil de recrutement pour nos ennemis, peut-on lire dans un document de campagne de 2008 (PDF en anglais). Le cadre légal derrière Guantanamo est un échec complet, avec seulement une condamnation ».
Ce qu’il a fait. Quand Barack Obama arrive au pouvoir, ils sont encore 242 prisonniers à Guantanamo. Dès son deuxième jour dans le bureau ovale, le 22 janvier 2009, Barack Obama en profite pour prononcer un décret, demandant la fermeture du centre de détention d’ici la fin de l’année, relate le New Yorker (en anglais). En novembre 2016, huit ans plus tard, il est toujours ouvert et accueille encore 76 prisonniers, poursuit le site de l’hebdomadaire. Chaque année, le président a annoncé sa volonté de fermer l’établissement, sans jamais y parvenir.
« Négociations tendues avec des dignitaires étrangers, prises de bec dans la "Situation Room" de la Maison-Blanche et une longue bataille avec le Pentagone [qui abrite le ministère de la Défense] » ont sans cesse repoussé l’échéance, explique le New Yorker. Décidé à vider la prison, à défaut de la fermer – ce qui reviendrait sensiblement au même pour Barack Obama –, le président s’est heurté au Congrès républicain, vivement opposé au transfert des prisonniers sur le sol américain, rappelle Politifact (en anglais). Tout n’est pas terminé pour autant, précise le New Yorker : il pourrait profiter des semaines qui séparent l’élection de son successeur et son investiture en janvier pour prendre d’ultimes mesures en dehors du cadre législatif.
Le contrôle des armes à feu : une ambition entravée par le Congrès
Ce qu’il a promis. Le 14 décembre 2012, un jeune collectionneur d’armes, Adam Lanza, pénètre dans l’école primaire Sandy Hook, à Newtown, une petite ville du Connecticut. Il tue vingt-six personnes : vingt enfants, tous âgés de 6 et 7 ans, et six adultes, avant de retourner l’arme contre lui. Barack Obama, tout juste réélu au moment des faits, évoquera plus tard cette date comme le pire jour de sa présidence. Quelques heures après le drame, il s’adresse aux Américains à la télévision, dans un discours historique pendant lequel il ne parvient pas à retenir ses larmes. « Nous ne pouvons plus tolérer cela, et pour mettre un terme à ces tragédies nous devons changer », lance-t-il.
Ce qu’il a fait. En dépit de l’émotion générale, le Congrès, dominé par les républicains, rejette, à peine quatre mois plus tard, une série de propositions (listées par le New York Times) visant à limiter le port d’armes aux États-Unis, via davantage de contrôles et l’interdiction des armes d’assaut. Les années passent, les fusillades se succèdent, avec notamment celles de Charleston, en juin 2015, et d’Orlando, un an plus tard.