Le Premier ministre indépendantiste du Québec, Pauline Marois, a annoncé mercredi des législatives anticipées le 7 avril pour la province francophone canadienne avec au cœur de la campagne la charte des valeurs du Québec et la laïcité.
La chef du Parti québécois (PQ, indépendantiste) a expliqué que le blocage de l’opposition, qui possède une majorité de députés, forçait son gouvernement à renverser la chambre. Voulant un Québec plus solidaire, plus fier, plus prospère, elle a demandé aux huit millions de Québécois de donner une majorité absolue à sa formation.
Après un automne et un hiver qui ont vu la Belle province se déchirer sur un débat acrimonieux sur la laïcité, Mme Marois a vanté son projet de Charte « qui nous donnera enfin les moyens de faire respecter nos valeurs communes, comme l’égalité entre les hommes et les femmes, comme la neutralité religieuse de l’État ».
Donnés vainqueurs par les sondages, les indépendantistes pourraient bien réaliser leur meilleur score électoral depuis 1998 et arracher la majorité absolue de 63 sièges à l’assemblée nationale. Ils avaient jusqu’ici 54 sièges.
« Nous prenons tous les moyens pour bâtir un Québec où on sera maître et prospère chez nous », a lancé le Premier ministre aux côtés de son gouvernement.
S’ils obtenaient une forte majorité le 7 avril, les indépendantistes pourraient ensuite organiser un nouveau référendum sur l’indépendance du Québec, après ceux de 1980 et 1995.
Mais l’organisation d’une telle consultation semble à l’heure actuelle assez hypothétique. « J’aimerais que ce soit le plus tôt possible, mais sans bousculer les Québécois », a ainsi expliqué récemment Mme Marois.
Un sondage publié mercredi par le Journal de Montréal indique que 34 % des Québécois voteraient en faveur de l’indépendance si un référendum devait avoir lieu aujourd’hui, mais 49 % sont contre. Chez les francophones (qui représentent 80 % de l’électorat québécois), le taux de soutien à la séparation du Canada grimpe à 51 %.