Le portail de l’ex-camp nazi qui arborait l’inscription « Arbeit macht frei » a été volé ce week-end. Un incident qui rappelle celui survenu à Auschwitz en 2009.
L’inscription résume l’horreur cynique du nazisme. « Arbeit macht frei » : le travail rend libre. Les trois mots figuraient à l’entrée des camps où ont été enfermées et assassinées les victimes du nazisme. Malgré sa taille, deux mètres de hauteur, la porte d’entrée du camp de Dachau, qui porte l’inscription, a été dérobée ce week-end. « C’est une nouvelle forme de profanation », a expliqué la directrice du Mémorial Gabriele Hammermann. Ces mots sont « un symbole du chemin de croix des détenus ». « C’est un acte ignoble », a déclaré Karl Freller, le président de la Fondation des lieux de mémoire bavarois et élu CSU.
Si la piste des nostalgiques du nazisme est privilégiée, la police n’écarte pour l’instant aucune direction dans son enquête. Le voleur pourrait aussi être un « collectionneur fou ». Un appel à témoins a été lancé. Le vol a été commis dans la nuit de samedi à dimanche entre deux rondes de surveillance, a déclaré la police bavaroise, et aucune image des malfaiteurs n’est disponible. La direction du Mémorial avait refusé jusque-là l’installation d’une caméra de vidéosurveillance, pour ne pas « en faire une zone de haute sécurité ». Cette décision devrait être réexaminée, a déclaré la direction du Mémorial.
Ce vol rappelle tristement celui qui avait eu lieu en 2009 au camp d’extermination d’Auschwitz, en Pologne. Là aussi, c’est l’inscription « Arbeit macht frei » qui avait été volée. Elle avait été ensuite retrouvée scindée en trois morceaux, puis ressoudée en 2011. Mais c’est désormais une copie qui a été installée à l’entrée du camp créé le 27 avril 1941 par Heinrich Himmler, l’originale étant conservée au musée. Les coupables du vol, un ancien leader néonazi suédois de 34 ans, Anders Högström, et ses deux complices polonais avaient finalement été arrêtés en 2010. Le Suédois avait été condamné à deux ans et huit mois de prison.