Une nouvelle guerre entre l’Iran et certains Etats arabes, d’une part, et Israël, de l’autre, est inévitable et pourrait éclater dès l’automne, ont estimé mardi certains experts russes lors d’une table ronde consacrée à l’escalade de la tension au Proche-Orient, organisée par RIA Novosti.
Cet avis est même partagé par des politologues ayant des visions opposées de la nature du conflit au Proche-Orient, notamment par Evgueni Satanovski, directeur de l’Institut d’études d’Israël et du Proche-Orient, et Gueïdar Djemal, président du Comité islamique de Russie.
Selon M.Djemal, une nouvelle guerre sera provoquée par Israël dès l’automne.
"Après l’assaut sanglant de la "Flottille de la Liberté", il serait difficile à Israël de prendre l’initiative du conflit. Je pense que l’Etat hébreu déclenchera la guerre par l’intermédiaire de pays tiers (…) pour ne pas nuire à son image de marque", a notamment supposé l’expert.
Sans préciser qui déclenchera le futur conflit, M.Satanovski pointe l’instabilité des relations entre Israël et le Liban, ainsi que l’incapacité des "casques bleus" à contrôler la frontière et à empêcher les tirs de roquettes par les commandos du mouvement chiite Hezbollah contre l’Etat hébreu depuis le territoire libanais.
"Le Hezbollah est aujourd’hui la principale force militaire et l’essentielle force politique du Liban, ce qui rend la guerre inévitable", a averti l’analyste.
Trois Libanais - deux soldats et un journaliste - et un officier israélien ont été tués mardi 3 août à la frontière entre Israël et le Liban dans des affrontements meurtriers sans précédent depuis 2006. Le soir du même jour, le mouvement chiite Hezbollah, très présent dans le sud du Liban, a affirmé qu’il avait décidé de ne pas intervenir dans ces heurts ayant opposé les armées libanaise et israélienne, mais a averti qu’il n’hésiterait pas à le faire en cas de "nouvelle agression" de l’Etat hébreu. La Syrie a assuré le Liban de son soutien et l’Iran a condamné l’"incursion" de l’armée israélienne en territoire libanais.
Israël et le Liban se sont rejeté la responsabilité des violences, les pires à la frontière entre les deux pays encore techniquement en guerre depuis le conflit destructeur de 2006 entre l’Etat hébreu et le Hezbollah. Depuis quelques mois, les tensions entre l’Etat hébreu et le Hezbollah se sont accentuées, après qu’Israël a accusé la Syrie de fournir des missiles Scud au Hezbollah.