À compter de mardi, les Assises de Paris vont examiner le cas d’André Hazout, célèbre gynécologue accusé de viols et d’agressions sur six patientes. Un épineux dossier, qui met en lumière une certaine omerta dans le milieu médical.
De l’avis de tous, il était un expert de la procréation médicalement assistée (PMA) ayant acquis, au fil de ses succès, une incontestable renommée internationale. Pourtant, à compter de mardi, ce ne sont pas ses compétences mais ses pratiques qui seront examinées par la cour d’assises de Paris. André Hazout, 70 ans, y comparaît en effet pour trois semaines pour des faits d’agressions sexuelles et de viols sur six patientes.
36 plaintes au total depuis 2005
L’affaire éclate en 2005, lorsqu’une des patientes de ce gynécologue, proche du professeur René Frydman et du biologiste Jacques Testard (pères scientifiques du premier bébé éprouvette, ndlr) portent plainte. Mais les méthodes "douteuses" du praticien remonteraient à bien plus longtemps : un premier signalement à l’Ordre des médecins a en effet été effectué dès... 1991. Soit quatorze ans plus tôt. Sans qu’il n’y ait eu aucune conséquence depuis. Une inertie qui a d’ailleurs valu au Conseil parisien de l’Ordre des médecins d’être condamné par la Cour administrative d’appel de Paris en octobre 2012.
Dans le détail, il est reproché au docteur Hazout d’avoir abusé "de l’autorité que lui conférait ses fonctions" en s’en prenant à "des personnes qu’il savait particulièrement vulnérables". Des femmes qui voyaient souvent en lui leur dernier espoir de tomber enceinte.