Le Tribunal suprême de justice (TSJ) du Venezuela a déclaré mercredi irrecevable le recours déposé par le candidat de l’opposition Henrique Capriles, qui conteste la validité de la présidentielle d’avril remportée d’une courte tête par Nicolas Maduro.
"Le recours a été déclaré irrecevable", a annoncé Gladys Gutierrez, présidente du TSJ, au sujet de cette plainte en 10 points déposée il y a trois mois par l’opposition, qui affirme que le scrutin a été entaché de multiples fraudes.
"Le TSJ a estimé que le pouvoir judiciaire était étranger au débat politique et qu’il ne pouvait accéder à une requête contenant des affirmations péremptoires et irrespectueuses cherchant à saper la confiance des citoyens dans les institutions du pays", a précisé Mme Gutierrez.
"En outre", a-t-elle avancé, "les plaignants n’ont pas présenté de preuves suffisantes pour corroborer leurs accusations".
Mardi, le chef de l’opposition de droite avait annoncé que, face au retard accusé par le TSJ pour rendre sa décision, il n’attendrait pas davantage pour saisir les instances internationales dès la fin du mois sur la question. L’opposition a plusieurs fois mis en doute l’indépendance du TSJ et s’attendait au rejet de ces recours.
L’opposant n’a pas précisé quelles juridictions il allait saisir, mais il a précisé que deux plaintes seraient déposées, l’une en son nom propre et l’autre pour le compte de la coalition de l’opposition, la Table de l’unité démocratique (MUD).
L’élection du 14 avril avait été remportée avec un écart de seulement 1,49% des voix par le dauphin d’Hugo Chavez, décédé d’un cancer le 5 mars 2013.
Peu après l’annonce des résultats, l’opposition avait déposé un premier recours auprès du Conseil national électoral (CNE). Cet organe s’était alors engagé à mener un audit partiel sur les circonscriptions où l’opposition avait dénoncé des fraudes. Mais M. Capriles, gouverneur de l’Etat de Miranda (nord), avait rejeté à l’avance ses résultats, considérant que cet audit resterait une farce sans une révision des listes électorales.
En dépit des interrogations de l’opposition au sujet de la fiabilité du système électoral du pays, M. Capriles a signalé mardi que la MUD participerait tout de même au scrutin municipal du 8 décembre prochain, dont elle n’entend pas faire cadeau au gouvernement de M. Maduro.