Au lendemain de l’arrivage de 8 500 migrants en trois jours et de la disparition de 400 personnes selon les ONG, les services secrets ont lancé l’alerte sur un « tsunami » de réfugiés en vue au cours des deux prochains mois.
Alerte rouge sur les côtes siciliennes. Au lendemain de l’arrivée de 8 480 réfugiés en trois jours en Sicile et en Calabre, l’Association des préfets a lancé l’alarme sur le risque d’une saturation rapide des centres d’accueil des réfugiés en provenance de la Libye.
Face à l’afflux des migrants, le ministère de l’Intérieur a adressé une circulaire aux préfets en vue de trouver d’urgence des places pour 6 500 réfugiés, en plus des 70 000 places actuellement occupées. Mais les préfets sont pris en étau entre le ministère de l’Intérieur et les collectivités locales qui rechignent à prendre de nouveaux engagements. D’autant que selon la presse italienne, les services secrets italiens ont lancé l’alarme sur le prochain arrivage de 250 000 à 500 000 réfugiés en provenance de la Libye au cours des deux à trois prochains mois.
« Ceux qui consacrent une attention professionnelle aux flux migratoires en provenance de la Libye estime que l’Italie a deux mois, trois au maximum, avant que s’abatte sur nos côtes méridionales un « tsunami » de déshérités : 250 000 selon les optimistes, 500 000 pour ceux qui pensent que le « bassin » sera plus ample », prévient le Corriere della Sera.
La fourchette reste inférieure de moitié à celle (500 000 à un million de réfugiés en 2015) évoquée par le Directeur exécutif de l’agence Frontex, Fabrice Leggeri, en mars dernier, mais contestée jusqu’ici par le gouvernement italien. Mais il suffit de rappeler que l’Italie a dû faire face à un flux de 170 000 réfugiés pour toute l’année 2014 pour se rendre compte de l’ampleur du drame humain en préparation. Depuis le début de l’année, plus de 19 000 migrants ont déjà débarqué sur les côtes méridionales italiennes et les centres d’accueil sont au bord de l’explosion.
Selon divers témoignages recueillis par l’ONG Save the Children, 400 personnes auraient perdu la vie ces derniers jours au large de la Sicile. Le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (UNHCR) a lancé, mercredi, un appel aux gouvernements européens afin que soient « renforcées et améliorées de manière urgente les capacités de recherche et de secours » en Méditerranée. « Mare Nostrum n’a jamais été remplacée par une opération de sauvetage équivalente », a déploré le Haut-Commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres.