L’abandon des quotas chinois à l’exportation de terres rares laissait espérer une redistribution des cartes au niveau mondial. Pourtant, la Chine devrait rester maître du jeu.
Dysprosium, gadolinium, samarium, cérium... Autant d’éléments que vous peinez à prononcer et sans lesquels vous pourriez difficilement vivre. Tous ces noms composent la catégories des terres rares, métaux aux propriétés particulières qui leur confèrent un magnétisme et une luminescence hors du commun et qui sont utilisés dans d’innombrables objets de technologie : smartphones, télévisions, avions, voitures, radars, missiles... On estime qu’environ 98 % de la production mondiale de terres rares provient de Chine, soit une situation de quasi-monopole.
Or les pays occidentaux ont pris conscience des risques engendrés par ce monopole lors du surgissement du conflit entre la Chine et le Japon sur la souveraineté des îles Senkaku. La Chine, alors qu’elle avait peu avant renforcé ses quotas à l’exportation, avait décidé de cesser ses exportations de terres rares vers le Japon, dont l’économie dépend fortement de ces ressources. En peu de temps, le prix de certaines terres rares s’était envolé de près de 2000 %. En réaction, les États-Unis, l’Union européenne et le Japon avaient déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui condamna les pratiques chinoises par deux fois en 2014. La fin des quotas chinois à l’exportation, annoncée début janvier 2015, pouvait donc augurer de fortes opportunités pour les pays occidentaux.