Le militant de l’Union juive française pour la paix, interpellé à tort, a rencontré le préfet de police. Aucune réponse n’a été apportée à sa série de questions.
Un chapelet de questions mais aucune réponse. Seule assurance, les 1 800 euros de frais engagés après que le Raid ait détruit sa porte d’entrée lui seront finalement remboursés. Pierre Stambul co-président de l’Union juive française pour la paix (UJFP) a rencontré lundi le préfet de police, Laurent Nunez, et son directeur de cabinet Christophe Reynaud, sans que cela n’ait changé le cours des choses, encore moins le cours de sa vie.
Cible d’un activiste sioniste
Dans le nuit du 8 au 9 juin, ce militant des droits palestiniens est arrêté de manière musclée pour avoir prétendument tué sa femme qui était, à ses côtés, bien vivante. Plus qu’un canular, Pierre Stambul est la cible d’un activiste pro-sioniste qui agit délibérément dans le but de lui nuire.
Ulcan, de son vrai nom Grégory Chelli, avait également manipulé la police pour la faire intervenir chez les parents d’un journaliste de Rue 89, Benoît Le Corre, dont le père, sous le choc, est décédé d’un infarctus plusieurs jours après.
[Rappel – En septembre 2014, Grégory Chelli avait appelé l’hôpital de la Côte Basque en se faisant passer pour la belle-mère d’Alain Soral et en prétendant que ce dernier avait tué sa fille, provoquant l’intervention de la police dans la nuit au domicile de la femme de l’essayiste. Le 7 avril 2015, la plainte de la belle-famille d’Alain Soral a été classée sans suite. Curieusement, ces faits ne sont jamais cités par aucun organe de presse, « pro-palestinien » ou non. (NDLR E&R)]
Dans le domaine politique, seul le PCF a réagi et a demandé qu’une commission d’enquête parlementaire soit mandatée dans les plus brefs délais. Et c’est encore de cette immense solitude dont Pierre Stambul parle. « Qu’est ce qui est fait à propos de mon agresseur ? Est-ce que l’État français a porté plainte ? Laurent Fabius a dit qu’il en parlerait au Premier ministre Netanyahou, mais aucune question n’a été posée. Pourquoi une telle violence ? » lâche Pierre Stambul, Les jours qui suivent son arrestation, cinq autres actes de ce type ont été enregistrés. « Je suis le seul à avoir subi des violences », répète l’ancien professeur de lycée.
Aujourd’hui la seule chose qu’il demande, c’est que ce genre de chose ne se reproduise plus jamais et que l’activiste soit mis hors d’état de nuire. « Très clairement, j’ai l’impression que il y a deux poids, deux mesures », poursuit celui qui a fait lire au préfet des enregistrements téléphoniques de nature antisémite. « La haute autorité ne tolérerait pas l’antisémitisme », poursuit Pierre Stambul. Il a dès le début déposé plainte, et se demande s’il avait été sioniste, si les choses se seraient passées de la même manière. « Mon cas n’entre pas dans les rails, qu’ils en tirent les conséquences », poursuit-il, sans autre forme d’amertume.
Catherine Walgenwitz