La junte au pouvoir en Thaïlande a mobilisé dimanche la police et l’armée pour empêcher de nouvelles mobilisations dans le centre de Bangkok.
Depuis l’instauration de la loi martiale et le coup d’État militaire du 22 mai, justifié par la nécessité de rétablir l’ordre après six mois de contestation politique, de petits rassemblements sont organisés quasi quotidiennement dans la capitale. Police et armée thaïlandaise ont été mobilisées en nombre pour réprimer toute manifestation politique impliquant plus de cinq personnes. Des centres commerciaux et des stations de métro y ont été fermés en prévention.
Dans un discours retransmis à la télévision vendredi soir, le chef de l’armée, le général Prayuth Chan-ocha, a estimé que la réconciliation politique et les réformes prendront environ un an. A l’issue de cette période, des élections générales seront organisées.
Les autorités s’attendent à ce que des manifestations aient lieu en plusieurs endroits du centre de Bangkok, notamment aux abords des grands centres commerciaux. Les rassemblements politiques de cinq personnes et plus ont été interdits.
Le chef adjoint de la police, Somyot Poompanmoung, a déclaré que 5700 policiers et militaires étaient déployés dans ces quartiers et que des unités de déploiement rapide étaient prêtes à intervenir pour empêcher des manifestations qui se formeraient ailleurs.
Certains des grands centres commerciaux du quartier de Ratchaprasong ont choisi de fermer leurs portes et d’autres ont réduit leurs horaires d’ouverture. L’opérateur du métro aérien a fermé plusieurs stations du centre de la capitale. "C’est un quartier d’affaires et nous devons éviter tout dégât si les autorités doivent disperser un rassemblement", a déclaré Somyot Poompanmoung.
Samedi déjà, comme les deux jours précédents, les autorités avaient bloqué les avenues menant au Monument de la victoire, devenu un point de rassemblement pour les opposants au coup d’État. Une forte présence policière et militaire était visible, mais il n’y a eu aucun signe d’agitation.