L’ONG suisse Droit pour tous, qui défend les droits des Palestiniens, a porté plainte lundi auprès du procureur général de Genève contre le président israélien Shimon Peres pour "crimes de guerre et crimes contre l’humanité". Le même jour, Shimon Peres rencontrait Micheline Calmy-Rey dans la cité du bout du lac.
"La venue du président israélien a Genève, ville à tradition humanitaire et lieu de défense des droits de l’homme, est aberrante. À l’heure de la révolution des pays arabes, cette rencontre avec la présidente de la Confédération est d’autant plus malvenue", s’est indigné le président de Droit pour tous Anouar Gharbi.
"Face à cela, nous ne pouvons rester silencieux car le silence est une complicité", a-t-il souligné. Ainsi, l’ONG a déposé une plainte pénale auprès du procureur général de Genève Daniel Zappelli contre Shimon Peres pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La plainte concerne également "toute autre personne que l’enquête établira".
Une "fausse image"
Aux yeux de Droit pour tous, Shimon Peres profite d’une image d’homme de paix qu’il a acquise en 1993 pour son rôle dans la conclusion des Accords d’Oslo avec l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Toutefois, lors de ses interventions, il "a défendu tous les crimes israéliens en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et au Sud Liban".
Parmi ces crimes, figurent selon l’ONG les bombardements du village libanais de Cana en 1996 et 2006, la construction du Mur de séparation, l’opération militaire israélienne "Plomb durci" contre Gaza de décembre 2008 à janvier 2009 qui a fait "plus de 1400 morts et 6000 blessés", l’attaque contre la flottille à destination de Gaza fin mai 2010 ainsi que le blocus de ce territoire.
"Shimon Peres, en tant que président porte l’entière responsabilité des dégâts humains irréversibles - tueries, assassinats et exactions à l’encontre des populations civiles, l’utilisation d’armes et de munitions interdites, les déplacements forcés, les emprisonnements arbitraires, la pratique généralisée et systématique de la torture, la spoliation des ressources naturelles ainsi que la destruction de l’environnement", affirme Droit pour tous.
Anouar Gharbi estime que la plainte de son ONG "porte sur des faits et doit aboutir". Les agissements de Shimon Peres violent le droit suisse et international", a-t-il insisté.