Pierre de Brague interpelle l’ex-patron de Charlie Hebdo sur son revirement idéologique, passé de chanteur libertaire gauchiste à chantre de l’américano-sionisme.
Du 16 au 29 novembre 2015, dans plusieurs villes de la région Rhône-Alpes, s’est déroulé le Festival Mode d’emploi qui, comme son nom ne l’indique pas, est une foire aux questions posées à des artistes et des penseurs sur des thèmes actuels. À cette occasion, lors des questions du public à La Comédie de Saint-Étienne le 23 novembre, Pierre de Brague, de la section E&R Rhône-Alpes, pose la question qui brûle toutes les lèvres, celle du revirement idéologique.
Pierre de Brague : « Qu’est-ce que vous répondriez si je vous disais que je vous considère comme un néoconservateur ? »
Philippe Val :
« [...] Je n’ai jamais compris pourquoi tout d’un coup la gauche, ou une partie de la gauche, a pris fait et cause pour l’un des deux camps... Un des deux camps qui, en plus, n’était pas celui de la démocratie. C’était celui d’un espèce de dictateur qui a fait capoter beaucoup de négociations, il s’appelait Arafat, et qui a pas beaucoup servi son peuple quoiqu’on en pense, et ensuite qui est arrivé à ce schisme épouvantable, avec la bande de Gaza et le Hamas et de l’autre côté le Fatah, c’est un truc absolument indémerdable. [...] Mais si j’avais un endroit où je pouvais vivre, qui ressemble un peu au pays dans lequel je vis, ce serait évidement plus en Israël, je suis pas juif mais c’est évidemment là, j’irais pas vivre dans la bande de Gaza. Pourquoi ? Parce que je veux pas que ma femme soit voilée, je veux pas que mes enfants soient battus [...]. Donc évidemment que je préfère le système israélien au système de la bande de Gaza ! Et quand j’ai vu que le “propalestinisme” se répandait à gauche, avec, ce qu’on appelé l’antisionisme, qui s’est transformé très vite en antisémitisme, je me suis dit, là y a quand même quelque chose qui pue, dans la gauche française. pas dans toute la gauche française mais dans une partie de la gauche française. Et j’ai défendu l’existence de l’État d’Israël, ce qui me semble être la moindre des choses, mais, ça m’a valu de me faire traiter de néoconservateur. »
La réponse entière de Philippe Val est ici :