Le pétrole connaît aujourd’hui sa plus forte correction depuis 2008, avec une baisse de plus de 25 % depuis son pic du mois de juin. Les raisons de cette correction sont multiples.
Tout d’abord, la modification de la politique monétaire américaine et l’anticipation d’une remontée des taux outre Atlantique ont fait remonter le dollar. L’or noir, dont les transactions sont libellées dans la monnaie de l’Oncle Sam, a pâti de la hausse de valeur du billet vert. Les achats reculent et, avec eux, les prix.
Ensuite, les positions ouvertes des spéculateurs pariant sur une hausse des prix des produits pétroliers étaient, il y a encore quelques semaines, sur des niveaux historiquement élevés. [...] À cela est venue s’ajouter un recul de la consommation mondiale de pétrole. [...]
Facteurs financiers, baisse de la demande, et enfin hausse de la production. L’accélération du développement de l’industrie du pétrole de schiste aux Etats-Unis a notamment permis à ce pays d’augmenter sa production de 1 million de barils par jour cette année pour la troisième année consécutive, se plaçant ainsi au tout premier rang de la production pétrolière mondiale. Dans le même temps, la relative accalmie dans les affrontements en Libye ont permis au pays de revenir à 800 000 barils de production par jour, tandis qu’en Irak la production repartait de l’avant.
Face à ce faisceau d’éléments baissiers pour les prix du pétrole, les forces de rappel sont assez peu nombreuses. Mais il en est une sur laquelle l’ensemble du marché comptait pour rétablir l’équilibre et enrayer la chute des prix : c’est l’intervention de l’OPEP. Et plus précisément, au sein de l’OPEP, une décision de l’Arabie Saoudite de réduire sa production. Ce rôle de sauvegarde du prix de l’or noir en dernier ressort, le Royaume saoudien l’a toujours joué dans les dernières années, afin de préserver les revenus des pays membres du cartel qui ont besoin des recettes pétrolières pour équilibrer leurs budgets et ainsi préserver la stabilité sociale chez eux.
La publication des chiffres de production de l’OPEP a ainsi surpris tout le monde : l’OPEP n’a pas réduit sa production, et l’Arabie Saoudite non plus, ou à la marge.