Pendant que Le Figaro relate plutôt fidèlement les événements en cours à Alep et en Syrie, Le Monde s’obstine à accuser la Russie de crimes de guerre, en oubliant les bombardements américains sur Mossoul en 2016, et sur l’Irak en général depuis 1991, qui auront fait mille fois plus de morts.
Les forces armées syriennes qui bombardent la ville d’Alep sont responsables de « crimes contre l’humanité » et de « crimes de guerre ». C’est ce qu’a déclaré samedi 10 décembre le secrétaire d’État américain, John Kerry, à l’occasion d’une conférence internationale sur la Syrie à Paris. Celui-ci a dénoncé un « bombardement aveugle par le régime, qui viole le droit international ». Cela « doit cesser ».
Mediapart, le journal en ligne d’Edwy Plenel (ancien du Monde), sous le titre « Vladimir Poutine, ou l’usage du monde expressément barbare », envoie cela :
Un massacre peut en cacher un autre. Alep, comme Guernica voilà bientôt 80 ans, annonce les déchaînements que nous refusons de voir venir. En un monde consacré à la loi du plus fort, dont le président russe aura été l’appariteur…
Si l’armée syrienne continue effectivement à bombarder les quartiers tenus par les terroristes, les sources du journal sont toujours l’OSDH, l’Observatoire syrien des droits de l’homme, à tendance anti-Assad. Les habitants qui reviennent à Alep ne semblent pas tous de l’avis de l’OSDH, des « rebelles » ou du Monde :
Quant à la délégation française des trois députés Duflot, Mennucci et Mariton, elle va essayer de délivrer Alep de la double emprise syrienne et russe... On croit rêver, tant les Français, dans ce conflit, se sont montrés en dessous de tout. Entre un Laurent Fabius qui aura trahi « son » pays, et ces trois pieds nickelés, il y a urgence pour le peuple français de se trouver de nouveaux représentants.
Face à cette bande de rigolos – comment les appeler autrement ? –, la détermination russe à en finir avec les occupants de la ville semble d’un autre niveau. Les Américains, eux, se perdent dans leurs propres calculs géopolitiques et leurs circonvolutions hypocrites. En appeler aux droits de l’homme après ce qu’ils ont fait dans le monde depuis un demi-siècle... John Kerry a beau convoquer ses larbins européens à Paris et Genève, le jeu américain est en train de tourner en leur défaveur. La cohérence russe n’en apparaît que plus fondée, même si ces derniers sont aussi là pour leurs propres intérêts.
En attendant que les « grands » s’entendent, les Syriens font face à l’immense défi de la reconstruction, comme le montre cette vidéo exclusive de RT :
Des discussions russo-américaines se tenaient samedi à Genève, alors qu’une réunion entre pays occidentaux et arabes a eu lieu à Paris, au cours de laquelle le secrétaire d’État américain John Kerry en a appelé à la « compassion » de Moscou pour Alep. Sur le terrain, le régime a subi un revers dans la cité antique de Palmyre, où progresse de nouveau l’État islamique.
Réunions à Genève et Paris
Face au carnage, les tractations diplomatiques se poursuivent même si la communauté internationale semble incapable de mettre fin aux violences. Les experts russes et américains doivent chercher à assurer « la protection des personnes qui souhaitent quitter les quartiers est d’Alep », a lancé lors d’une réunion « technique » américano-russe à Genève l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, Staffan de Mistura. « C’est la priorité, l’évacuation des civils », a-t-il insisté.
Une réunion de pays arabes et occidentaux s’est aussi tenue à Paris, avec des appels à mettre fin à la souffrance des civils et l’exhortation à trouver une solution politique. Mais le sentiment d’impuissance était manifeste. « Mettre fin à une guerre barbare », « continuer d’agir pour soulager la souffrance des civils », les négociations « seule voie de la paix en Syrie » : les chefs de la diplomatie française, américaine, qatarie et allemande ont lancé des appels lors de la conférence de presse clôturant la réunion, sans annonce concrète. Le secrétaire d’État américain John Kerry, qui a dénoncé des « crimes contre l’humanité et crimes de guerre du régime » syrien à Alep, en a même appelé à la « compassion » de Moscou et Damas pour mettre fin à la tragédie d’Alep, en passe de tomber totalement aux mains du régime.
Trois députés français lundi en Syrie
Une délégation composée des députés français Cécile Duflot (écologiste), Hervé Mariton (LR) et Patrick Menucci (PS) se rendra de son côté lundi en Syrie pour obtenir une aide humanitaire à la ville d’Alep. « Cette délégation appelle à un cessez-le-feu immédiat et l’évacuation des civils de la ville d’Alep, sous le feu de l’armée russe et de celle de Bachar El-Assad », indique Duflot dans un communiqué. Elle précise que ces parlementaires se rendent en Syrie « afin de lancer un appel pour qu’une aide humanitaire soir apportée au plus vite et s’assurer que les civils innocents, dont femmes et enfants, qui souffrent de la famine, du froid et de l’absence de soins primordiaux, puissent être secourus ». La délégation « a également pour objectif d’apporter un message de soutien à la population d’Alep, qui se sent légitimement abandonnée par la communauté internationale », ajoute la députée. De son côté, Mariton indique, dans un autre communiqué, qu’outre l’objectif humanitaire il a aussi « un objectif politique » : « je souhaite mieux comprendre la situation politique sur place, même si je suis conscient des risques de manipulation et de désinformation ».
[...]
Moscou campe sur ses positions
Vendredi, le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov, qui avait pourtant annoncé la veille un arrêt des raids de l’armée syrienne sur les quartiers rebelles, est revenu sur ses déclarations. « Après la pause humanitaire, les frappes ont repris et continueront tant que des bandits seront à Alep-est », a-t-il déclaré. « Le monde le comprend, nos partenaires américains le comprennent », a-t-il jugé. Cette annonce du ministre russe survenait alors que six pays occidentaux, dont la France, avaient appelé mercredi à un « cessez-le-feu immédiat » devant la « catastrophe humanitaire » à Alep.
Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, l’annonce russe d’un arrêt des opérations de combat était « purement médiatique ». Lavrov, de son côté, s’est défendu d’avoir affirmé que la trêve annoncée était définitive. « Je n’ai pas dit que les opérations militaires étaient complètement arrêtées, j’ai dit qu’elles étaient suspendues un temps donné pour permettre aux civils le souhaitant de partir ». Depuis le début de l’offensive à Alep, près de 410 civils, dont 45 enfants, ont été tués dans les quartiers rebelles, selon l’OSDH. Au moins 105 civils, dont 35 enfants, l’ont été dans la partie de la ville sous contrôle gouvernemental