La compagnie aérienne, qui avait été condamnée en première instance pour avoir refusé d’embarquer une Carcassonnaise sur un vol Nice Tel-Aviv en 2012, faisait appel, hier [11 mars 2014], à Paris.
La scène se passe le 15 avril 2012, à bord d’un appareil d’Air France posé sur le tarmac de l’aéroport de Nice, destination Tel-Aviv. Horia Ankour, citoyenne française résidant à Carcassonne, est installée à bord de l’avion qui doit lui permettre de rallier Bethléem, où elle entend rejoindre des militants pro-palestiniens pour participer à une opération humanitaire baptisée « Bienvenue en Palestine ». Une employée d’Air France l’aborde et lui demande si elle dispose d’un passeport israélien. Réponse négative de la passagère, qui est alors emmenée à l’écart des autres passagers. Deuxième question : « Êtes-vous de confession juive ? » Deuxième réponse négative et effet immédiat : Horia Ankour est invitée à descendre de l’appareil.
La jeune femme, qui s’estime victime de discrimination, assigne immédiatement Air France en justice et obtient, le 4 avril 2013, la condamnation de la compagnie par le tribunal correctionnel de Bobigny. Air France se pourvoyait en appel, hier, à Paris.
[...] Alors qu’en première instance, le parquet avait demandé que le délit soit reconnu par la cour, le procureur général Denys Millet s’est, un peu à la surprise générale, rangé hier du côté d’Air France. Pour le magistrat, « on ne peut reprocher à Air France d’avoir mis en œuvre des directives venues de l’état d’Israël ».