Sous le titre « Je ne suis ni Paris, ni la France ! », le site extrémiste Jssnews.com publie le 14 novembre 2015 un texte signé Yaakov Rotil.
Un texte qui suscite l’écœurement, tant il dégouline d’inhumanité, de racisme, de calcul.
Yaakov Rotil, son auteur, exprime son refus de considérer la peine française après les tueries du 13 Novembre.
Parce que la mairie de Paris, qui a pourtant donné tous les gages possibles et imaginables de soutien à Israël, a reçu Mahmoud Abbas cette année, monsieur Rotil « répugne à manifester sans réserve [sa] solidarité avec Paris ou la France ».
C’est son choix.
Mais pourquoi humilier davantage une nation meurtrie par la perte de 132 (chiffre en cours) de ses enfants ? Qui se réjouit chez nous de la mort d’Israéliens ? C’est l’argument avancé par ce personnage, qui met en balance les morts d’ici et de là-bas, et une soi-disant politique anti-israélienne de la France. On ne doit pas regarder les mêmes journaux télévisés…
Sans vouloir chercher un instant l’origine de la « souffrance » des Israéliens dans les conséquences de la spoliation des territoires palestiniens, Rotil retient sa solidarité, qu’il réserve à ses coreligionnaires.
Bel exemple de tolérance, jeté au visage d’un pays qui a donné aux siens un statut, une place dans la société. Il voudrait que les Français – on ne sait pas trop s’il s’agit du public ou des médias – manifestent bruyamment leur soutien aux colons lorsqu’ils sont attaqués par des Palestiniens.
Pourquoi pas, mais la France a toujours pris – c’est comme ça, on est comme ça – le parti des faibles et des exclus, ce dont les juifs – quand ils étaient faibles et exclus – ont amplement bénéficié depuis le XVIIIe siècle. Aujourd’hui, les victimes, ce sont les Palestiniens, le monde entier le voit. Pas Rotil, aveuglé par la passion, ou la haine, au choix.
« Nous sommes en Israël confrontés à la haine et au rejet depuis le début du dernier siècle. Nous avons eu du mal à comprendre, nous voulions partager de la prospérité. Nous avons été naïfs, naïvement amicaux. Certains d’entre nous – la majorité (du moins je veux l’espérer), a enfin compris. Nous avons voulu la paix, nous avons eu des morts et des invalides, que je vois chaque jour se transporter qui avec un déambulateur, qui avec des voiturettes électriques. Pour les survivants…
Les morts sont dans des cimetières fréquemment saccagés. »
Nous n’allons pas ici engager une compétition de souffrances chiffrées (le massacre de Deir Yassin. ou l’attentat de l’hôtel King David), pour ne pas entrer dans une polémique où l’on se jette les cadavres à la figure. Ça finit toujours par la Shoah, et l’on ne peut pas gagner.
Non, Rotil se trompe, et JSS News a tort d’envoyer un message aussi cruel aux Français, qui sont sensibles à l’amour que les autres peuples leur portent. Car les Français, eux, aiment le monde entier, et celui-ci le leur rend bien. D’ailleurs, le monde entier, spontanément, rend hommage aux victimes de Paris (voir la photo à Berlin), sans calcul sordide, parce qu’avec la France, c’est quelque chose d’universel qui a été touché.
Curieusement, ce n’est pas le cas avec Israël. Il faudrait s’interroger là-dessus, ou interroger Rotil : pourquoi le monde entier ne réagit-il pas avec autant d’amour pour Israël ?
Ah, par antisémitisme.
Évidemment.
Je ne suis ni Paris, ni la France !
C’est encore une crampe qui m’a réveillé vers trois heures du matin, et pour attendre qu’elle passe, je me suis mis sur FB.
La première chose que je vois est alors un message de ma fille demandant à tous ses amis de faire juste un « like » sur son statut pour dire que tout va bien.
Je suis ensuite resté deux heures à naviguer entre les télés disponibles, et sur FB, catastrophé par ces nouvelles dramatiques auxquelles je m’attendais depuis des années.
Après m’être rendormi avec difficulté, j’ai écrit ce matin sur mon mur ceci :
« En ce lendemain d’horreurs qui ont été commises hier à Paris, je veux ne dire que ma compassion et ma solidarité avec tous ceux qui les ont subies. Même si d’autres pensées m’agitent… »
Je n’ai pas réussi à m’en tenir là, en grande partie parce que FB, c’est FB, et que les échanges y sont très rapides.
Alors, je ne vais pas attendre davantage pour exposer quelques-unes de ces pensées qui m’agitaient, et qui m’agitent encore…
1) D’abord, je ne vais pas changer mon portrait pour un « JE SUIS PARIS ». Ce genre de manifestation collective m’agace depuis toujours, depuis les « JE SUIS CHARLIE ». Sans compter qu’il s’agirait là d’une usurpation d’identité, je répugne à manifester sans réserve ma solidarité avec Paris ou la France. Je ne mettrai pas non plus le drapeau français en filigrane de ma photo.
Parce que la maire de Paris a accueilli il y a peu Mahmoud Abbas, ce chef de terroristes commanditaire du drame de Maalot (un car d’enfants explosé) et de l’assassinat des athlètes israéliens à Munich et a délivré à cette ordure la médaille vermeille de Paris, je ne puis dire « JE SUIS PARIS ».
Parce que le France, en ses plus hauts représentants élus (tous partis confondus, depuis le Général De Gaulle), a opté depuis des dizaines d’années pour une politique arabe anti-israélienne, je ne puis m’en solidariser.