Perdue pendant trois ans dans l’européisme béat et l’invective anti-Poutine, voici que la Nathalie se réveille, tenant un discours succinct mais juste. À ceci près que ce sont les Ukrainiens qui ont visé la centrale de Zaporijia, fraîchement reprise par les Russes...
Le mensonge Zelensky
« En droit international, on bombarde jamais un site nucléaire. On le dit depuis 3 ans à Poutine pour Zaporijia, et on aurait tendance à dire que quand les Israéliens le font en Iran, y a pas de problème.
Pardon, mais la question du 2 poids 2 mesures, se pose »Nathalie Loiseau pic.twitter.com/WEi3BVH21z
— DANS LA SÉQUENCE (@D_La_Sequence) June 19, 2025
Au-delà du risque écologique pour les populations, il y a un autre risque, dans ce billard à dix bandes, qui pourrait toucher les Occidentaux, qui se tiennent pour l’instant derrière Israël.
Ormuz et conséquences
D’abord, le détroit d’Ormuz, lieu de passage d’un cinquième du pétrole et du gaz liquéfié mondiaux, des combustibles produits par l’Arabie, l’Iran, l’Irak, les EAU et le Koweït. Le détroit, sous la surveillance active de l’Iran, peut difficilement être un objet de chantage contre les Occidentaux : en le fermant, l’Iran se couperait de ses exportations et de ses revenus, dans les cinquante milliards de dollars par an, soit 10 % du PIB national.
De plus, le pays qui en souffrirait économiquement en second serait la Chine, qui achète la majorité du pétrole iranien, toujours sous sanctions occidentales. Cela reste malgré tout une carte ultime dans le jeu iranien, qui ferait monter – en entraînant ses « partenaires » du Golfe – les prix du brut à des niveaux dangereux, plongeant le monde dans la crise. Un des effets directs de ce blocage serait une intervention militaire des États-Unis contre l’Iran.
Macron, qui revient à la raison dans ce conflit, a déclaré :
« Il est très clair qu’en fonction de l’évolution de la situation, l’économie mondiale peut être impactée, qu’il s’agisse de la production pétrolière ou d’autres sujets. Compte tenu de l’incapacité de qui que ce soit de se prononcer sur la durée et l’entendue des ripostes, il faut se préparer. »
Si la France, comme le dit Macron, n’a pas participé à la conduite de ces frappes, elle a participé avec son aviation à une sorte de pré-dôme de fer contre les missiles iraniens en route vers Israël. De plus, elle continue à vendre des pièces de rechange à Israël, dans des navires qui sont parfois bloqués dans les ports français par la CGT.
Cependant, le gros de l’armement israélien vient des États-Unis, sans qui Netanyahou ne pourrait conduire son génocide à Gaza et sa guerre contre l’Iran.
Zapping Actu N°18 : IRAN VS ISRAËL #Iran #IranIsrael pic.twitter.com/Iu1c2VUY9s
— Julius G. Césarius (@LeTelecran) June 16, 2025
La Chine paralysée
L’autre pays qui se fait du mouron pour l’Iran et qui n’est pas interventionniste, c’est la Chine. La moitié de son approvisionnement en pétrole vient du Golfe, et un conflit durable, doublé d’une explosion des prix, serait le pire scénario pour Pékin. Le camp occidental sait que la Chine n’interviendra pas militairement, et le MI6 a compté là-dessus pour préparer l’attaque avec les Israéliens.
Xi fera avec Khamenei si les Israéliens n’arrivent pas à l’assassiner, parce qu’on en est là !, et avec son successeur si le guide suprême venait à disparaître. La Chine est pragmatique (elle projetait d’investir 400 milliards sur vingt ans en Iran), et n’a pas encore les moyens militaires d’intervenir partout comme les Américains, qui viennent d’ailleurs de déplacer l’USS Nimitz de la mer de Chine vers le Golfe. On retrouve la puissance américaine seulement dans les cas de crises majeures, en l’occurrence Ukraine et Iran. Le reste du temps, en temps de paix, c’est la Chine qui avance tranquillement mais sûrement vers le toit du monde.
L’USS Nimitz fait chavirer 20 Minutes
Le Nimitz en chiffres : 332 mètres de long sur 77 à son plus large, deux réacteurs nucléaires fournissant 2 200 mégawatts, une puissance de 260 000 chevaux, un déplacement (d’eau) de 100 000 tonnes, un maximum de 90 avions et hélicos, 40 lance-missiles, 3 canons et 4 mitrailleuses, 44 entrepôts qui peuvent stocker 4 000 bombes et 8 500 tonnes de carburant, et des radars qui voient tout dans un dôme de 400 km de large et 45 de haut. Les Chinois sont contents de le voir quitter la mer de Chine méridionale.
Ses quatre catapultes à vapeur peuvent lancer un avion de 21 tonnes à 265 km/h en deux secondes et sur 97 mètres avec la capacité d’un lancement toutes les 30 à 45 secondes.
Nucléaire, pétrole, guerre, économie, nous sommes bien dans le très Grand Jeu.