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Natacha Polony sera jugée pour contestation du génocide au Rwanda

« Il est nécessaire de regarder en face ce qui s’est passé à ce moment-là et qui n’a rien finalement d’une distinction entre des méchants et des gentils. Malheureusement on est typiquement dans le genre de cas où on avait des salauds contre d’autres salauds […] C’est-à-dire que je pense qu’il n’y avait pas d’un côté les gentils et de l’autre les méchants dans cette histoire. » (France Inter, mars 2018)

Ce sont les mots prononcés en 2018 par Natacha Polony, la nouvelle patronne de Marianne, qui lui valent en 2020 un renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris. Que les lecteurs de Marianne ou les fans de Natacha se rassurent, elle ne risque pas grand-chose. Mais elle a déchaîné les foudres de deux associations, selon Jeune Afrique :

En renvoyant ainsi dos-à-dos victimes et bourreaux du génocide contre les Tutsi, Natacha Polony s’était attirée les foudres de l’association de rescapés Ibuka France et de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (dont la constitution de partie civile a été déclarée irrecevable pour des raisons procédurales). Selon ces associations, les propos tenus à l’antenne de France Inter s’apparentent à une « contestation du génocide des Tutsi au Rwanda ».

Madame Polony a réagi auprès de l’AFP :

« C’est violent, ce n’est pas une accusation anodine. Si vous écoutez l’émission, vous voyez que trois phrases plus loin je dis “mais bien sûr qu’il y a eu un génocide” . Bien sûr qu’il y a eu génocide, je ne parlais pas des populations, il était question des responsabilités des dirigeants. »

Depuis la loi Gayssot de 1990 et l’alinéa janvier 2017 sur les génocides et l’esclavage dans le cadre de la loi sur la liberté de la presse, il est interdit de minorer ou de banaliser les génocides reconnus (par la Cour pénale internationale). Cela concerne au premier chef le génocide des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, suivi par le génocide des Arméniens pendant la Première, puis le génocide des Tutsis pendant la guerre civile du Rwanda d’avril à juin 1994, même si le conflit entre Hutus et Tutsis ne date pas de cette période, loin de là.

Ce qui est gênant avec le génocide rwandais, c’est qu’il a touché énormément de Rwandais de toutes les ethnies ou factions. Au Rwanda, mais aussi au Burundi voisin et encore plus, dans des proportions dantesques, au Congo (RDC). Là, on peut parler de quelque chose qui dépasse la persécution des juifs européens entre 1941 et 1945, la guerre du Congo ayant fait officiellement, au bas mot, plus de six millions de morts depuis 1993 (en remontant plus loin, le Congo sous domination belge a subi selon TV5 Monde le massacre de 10 millions de victimes entre 1885 et 1908). Et c’est France Inter qui le dit :

« Cette guerre du Congo est marquée par les séquelles du génocide rwandais, la faiblesse de l’État Congolais, la vitalité militaire du nouveau Rwanda, la surpopulation de la région des grands lacs, la perméabilité des vieilles frontières coloniales, l’accentuation des tensions ethniques due à la pauvreté, la présence de richesses naturelles, la militarisation de l’économie informelle, la demande mondiale de matières premières minérales, la demande locale d’armes et l’impuissance des Nations Unies. »

Naturellement, des voix s’élèvent pour s’opposer à la judiciarisation du débat politique et au manichéisme (« bons » Tutsis contre « méchants » Hutus) qui bloque la pensée sur le conflit rwandais. Natacha Polony à ce sujet bénéficie de soutiens inattendus.

 

 

 

Natacha Polony subit d’une certaine façon, de la part de la presse africaine antifrançaise, un dommage collatéral de la pression et de la désinformation anglo-américaines contre la France et sa présence au Rwanda avant et après les massacres (le plan Turquoise). Cela fait maintenant plus de 25 ans que le Rwanda du dictateur Kagame, qui s’appuie sur l’axe américano-sioniste, très intéressé par les richesses du Congo voisin dont les troupes de Kagame, sous prétexte de poursuivre les génocidaires hutus, violent en permanence le territoire (via le M23).

Madame Polony est donc accusée de « contestation de l’existence de crime contre l’humanité par parole, écrit, image, ou moyen de communication au public par voie électronique ». Cette accusation de négationnisme qui touche une journaliste de la presse mainstream est une grande première juridique en France.

Le Rwanda, Polony et la vérité sur E&R :

 






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